Washington, 27 octobre 2020- L’administration Trump met la pression sur Jovenel Moïse pour qu’il organise des élections législatives, au plus tard en janvier prochain en Haïti.
Lors d’une adresse à la nation vendredi dernier, Jovenel Moïse qui dirige le pays par décret depuis le 13 janvier dernier, a conditionné la tenue d’élections dans le pays par l’adoption d’une nouvelle constitution.
Cette annonce du chef de l’Etat qui a suscité une vague de réaction au niveau de la classe politique et des organisations de la société civile, a été faite juste quelques jours après que, dans un tweet, le secrétaire d’Etat américain avait laissé entendre que les élections pourraient avoir lieu lorsque les conditions le permettraient.
‘’Cependant, selon le Miami Herald, un porte-parole du département d’État américain a déclaré que les États-Unis s’attendent à ce que des élections se tiennent en Haïti au plus tard en Janvier pour renouveler l’ensemble de la Chambre des députés, les deux tiers des 30 membres du Sénat, les élus locaux, y compris les maires. Le renvoi du Parlement début janvier 2020 et la fin des mandats des maires en juillet dernier, ont fait de Jovenel Moïse l’un des 11 élus du pays de 11 millions d’habitants. Les autres élus sont les 10 autres sénateurs qui sont en fait impuissants et ne peuvent même pas se réunir, faute de quorum, souligne le porte-parole.’’
A quelques jours des élections présidentielles américaines, l’étau semble se resserrer autour de Jovenel Moïse qui a joui jusque-là du soutien inconditionnel de l’administration Trump au point de se croire autorisé de faire tout ce qu’il veut.
‘’Nous voulons que les Haïtiens se donnent le droit d’élire leurs représentants et nous avons été très clairs et cohérents sur ce point, selon un porte-parole du Bureau des affaires de l’hémisphère occidental du département d’État qui s’est confié au Miami Herald. ‘’Dans une démocratie, les intérêts du peuple sont représentés par leurs représentants élus, mais aujourd’hui en Haïti, le pouvoir législatif du gouvernement ne fonctionne pas, a insisté le porte-parole dont l’identité n’a pas été révélée.’’
Il a également indiqué que les Etats-Unis supportaient la position de l’Organisation des Etats Américains (OEA) selon laquelle les élections peuvent et doivent se tenir au plus tard en janvier 2021.
Moïse en place un conseil électoral provisoire (CEP) largement contesté par l’opposition et la société civile. Ce les membres de ce CEP sont entrés en fonction malgré le refus de la Cour de Cassation de recevoir leur prestation de serment.
Accusés d’association de malfaiteurs et d’usurpation de titre, les conseillers électoraux contestés font l’objet d’un recours judiciaire exercé par l’organisation politique, Elan Démocratique pour la Majorité (EDEM).
De nombreuses organisations politiques et de la société civile ont déjà exprimé a plusieurs reprises leur refus de participer à des élections organisées par l’administration Moïse et fait part de leur intention de conduire le pays vers une transition.