Par Jacques Kolo,
Port-au-Prince, le 26 octobre 2020- (RHInews)- Le Premier Ministre de facto Jouthe Joseph s’en est pris le 26 octobre notamment à un journaliste qui l’interrogeait sur des déclarations d’un chef de gang notoire du nom de “Ti Lapli” qui affirmait avoir eu à son actif plusieurs cas de kidnapping contre rançon, dans la région métropolitaine de la capitale.
Ce triste personnage déclarait également, la semaine dernière, qu’il n’a pas reçu ses émoluments du gouvernement haïtien depuis plusieurs mois. ‘’D’où la nécessité d’avoir d’autres sources de rentrées, via le kidnapping, a-t-il laisse entendre.’’
Joseph Jouthe qui visitait entre autres plusieurs chantiers à Port-au-Prince, a tenté vainement de blâmer des journalistes pour avoir donné, selon lui, une tribune” à “Ti Lapli” qu’il dit considérer comme un terroriste qui lui “enlèverait le sommeil”.
“ Le kidnapping est un crime. La parole de ce chef de gang n’a aucune valeur. Comment peut-on me demander de réagir sur les propos d’un quidam ?”, s’est exclamé Jouthe Joseph sur un ton arrogant, conseillant aux journalistes de ne pas donner la parole aux bandits.
Le 15 avril 2020, Jouthe Joseph affirmait avoir parlé plusieurs fois au téléphone à des chefs de gangs réputés criminels de Village de Dieu (Bicentenaire) dont les nommés “IZO”, “5 Secondes” et “Amos”, dans une ultime tentative de les “convaincre à mettre bas les armes”.
Par ailleurs, dans le dossier de l’étudiant Gregory Saint-Hilaire qui serait tué par balles par un agent de l’USGPN sur la cour de l’Ecole Normale Supérieure, à Port-au-Prince, Jouthe Joseph a rappelé qu’une enquête est en cours à travers la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) et la justice pour trouver les coupables.
En ce qui a trait à l’assassinat du policier de l’USGPN Jean Rosener Glezil dans un hôtel de la capitale le 15 octobre dernier par une unité de la DCPJ en mission, le Chef de la Primature semble abonder dans le même sens du communiqué de la police nationale à savoir que la victime ne se serait pas identifiée, lors d’une opération de la police dans cet endroit précis à la recherche d’un chef de gang réputé dangereux.
Jusqu’ici, les gangs opèrent de jour comme de nuit dans le pays sans être inquiétés. Dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, les chefs de gang ont carte blanche pour piller, voler, tuer et incendier en toute impunité à la barbe même des autorités constituées, à défaut de faire des déclarations menaçantes ou insultantes à l’endroit de la population, a-t-on constaté.
La police nationale semble fermer les yeux sur les gangs notoires de Port-au-Prince, préférant se rabattre sur des gangs de seconde zone dans des villes de province. Le chef par intérim, Rameau Normil, se complait depuis plusieurs mois dans un silence qui friserait la nonchalance et /ou la complicité, malgré les appels réitérés des citoyens et citoyennes en proie à un phénomène d’insécurité en constante hausse, font remarquer des observateurs.