PORT-AU-PRINCE, mardi 22 avril 2025– Dans une déclaration d’une rare virulence, l’universitaire haïtien Sonet Saint-Louis appelle à une « révolution contre les communistes totalitaires au pouvoir » en Haïti. Dans un texte transmis à la presse depuis La Gonâve, le professeur de droit constitutionnel à l’Université d’État d’Haïti dresse un tableau sombre du régime de transition mis en place sous l’égide de la CARICOM, accusé d’avoir instauré un pouvoir absolu sans légitimité démocratique.
Selon Sonet Saint-Louis, « un pouvoir totalitaire, médiocre, misérabiliste et profondément corrompu a été instauré en Haïti, avec la complicité de la CARICOM », qu’il décrit comme « sous-traitant des intérêts américains sous l’administration Biden ». Le Conseil présidentiel de transition (CPT), poursuit-il, serait l’incarnation de « résidus d’un communisme international moribond », opérant sans garde-fous dans un cadre institutionnel vidé de toute séparation des pouvoirs.
L’universitaire met en garde contre une dérive sans précédent : « Nous sommes désormais confrontés à un totalitarisme pur et dur, exercé par des gouvernants qui ne répondent que devant eux-mêmes », écrit-il. Face à ce qu’il considère comme une crise existentielle de l’État haïtien, Saint-Louis estime qu’« une révolution populaire est nécessaire », évoquant notamment « le mouvement du Canapert », une expression contestataire qu’il présente comme embryon d’un soulèvement national contre les élites corrompues.
« Le jour de la délivrance approche ! », affirme-t-il, appelant à « une révolution contre les élites qui ont capturé l’État, ce bien commun qui nous appartient à tous ». Il insiste sur la nécessité de maintenir le mouvement à l’écart de toute compromission : « Le mouvement de Canapert doit éviter toute collusion avec les forces du mal pour demeurer une force légitime ».
Dans sa dénonciation, Saint-Louis cible les classes dominantes qu’il accuse d’avoir volontairement plongé Haïti dans le chaos. « La bataille contre la corruption est une bataille contre les élites – ces êtres superficiels qui, sous la pression des puissances étrangères, ont tout fait pour effacer Haïti de la carte », écrit-il. Citant les penseurs haïtiens Anténor Firmin, Louis Joseph Janvier et Leslie Manigat, il rappelle que « si cette nation existe encore, c’est grâce à la résistance des masses rurales et urbaines ».
Face aux violences des groupes armés dans les quartiers populaires, il refuse toute complaisance, mais affirme que « cela résulte précisément du vol systématique des élites ». Il évoque une « mafia d’État défendant les intérêts de forces extérieures qui ne jurent que par la soumission totale de notre pays », tout en dénonçant l’attitude de la France : « La France d’Emmanuel Macron est lâche. On devient lâche quand on renie son passé. »
En conclusion, Saint-Louis relance un slogan qu’il promet de voir inscrit sur tous les murs, tous les arbres, dans toutes les consciences :
« Pa gen kòb men gen kòd. »
(Il n’y a pas d’argent, mais il y aura la corde.)
Et d’ajouter : « La justice du peuple contre les élites, c’est pour bientôt. »