Par Jacques Kolo,
Bruxelles, 21 mai 2021 –(RHInews)- Le Parlement Européen enjoint le gouvernement de facto de Port-au-Prince à respecter l’article 284-8 de la constitution haïtienne qui interdit toute modification de celle-ci par voie référendaire.
Dans un texte sans équivoque en 17 points adopté le 20 mai 2021, le Parlement Européen a demandé aux autorités haitiennes “d’organiser des élections législatives, présidentielles et locales équitables , transparentes et crédibles et de garantir la sécurité effective au cours de ces joutes”.
“Tant que les conditions de transparence, d’équité et de démocratie ne sont pas remplies , l’Union ne devrait apporter aucun soutien financier et technique aux différents processus électoraux haïtiens”, ont écrit les parlementaires, soulignant que “seul un processus électoral crédible, transparent, participatif et pacifique peut permettre de surmonter la longue crise politique en Haiti”.
Traitant de l’importance d’un système judiciaire indépendant et plus accessible, les parlementaires ont invité le régime de Port-au-Prince à “respecter les principes fondamentaux de la démocratie et à renforcer l’Etat de droit, à travers notamment la participation effective des femmes et l’inclusion de tous les haïtiens”.
En ce qui a trait aux gangs armés pullulant dans le pays, le Parlement Européen ont insisté fermement pour que “les autorités haitiennes travaillent afin de mettre fin aux affrontements entre les bandes, ainsi qu’aux attaques armées contre des civils et des forces de l’ordre”.
Ils ont exigé également que les responsables de ces forfaits soient traduits par-devant la justice, dans le cadre d’un procès équitable.
En ce sens, les parlementaires européens déclarent réaffirmer sa profonde préoccupation face à la détérioration de la situation humanitaire, politique et sécuritaire en Haiti.
“Nous condamnons fermement toutes les violations des droits de l’homme et tous les actes de violence, en particulier l’augmentation des enlèvements, de la traite des enfants vers la République Dominicaine, des homicides et des viols”, ont dénoncé les parlementaires européens, invitant les autorités haïtiennes à mettre un terme à l’impunité des responsables.
Concernant le dossier du massacre de La Saline, les parlementaires ont réclamé qu’une enquête indépendante soit menée, ainsi que sur d’autres actions similaires.
“Les auteurs de ces crimes doivent être traduits en justice et faire l’objet d’un procès équitable, ont souhaité les parlementaires européens, ajoutant qu’ils sont solidaires des défensseurs des droits humains en Haiti, ainsi qu’à leur travail.
Le massacre de “La Saline” (banlieue Nord de la capitale) survenu le 13 novembre 2018 a fait au moins soixante-onze tués, plusieurs autres blessés et un nombre incalculable de disparus et de déplacés internes, selon deux organismes locaux de droits humains, RNDDH et FJKL.
Deux anciens fonctionnaires haïtiens, Fednel Monchéry et Pierre Rigaud Duplan sont accusés de participation dans ce massacre. Il en est de même de l’ex-policier Jimmy Cherizier (Barbecue) qui était à la tête d’un groupe de bandits armés ayant le support de policiers haitiens en activité de service, toujours les organisations des droits de l’homme.
Jusqu’ici, il y a eu aucune arrestation en lien avec ces crimes.