Port-au-Prince, mercredi 16 juin 2021- Malgré les critiques acerbes formulées par l’Administration américaine contre son projet de référendum constitutionnel, le Président Jovenel Moïse continue d’avancer avec son rêve de changer la Constitution amendée de 1987, avant de remettre le pouvoir.
Dans un décret publié en date du 16 juin 2021, l’Exécutif accorde un nouveau délai de 45 jours, allant du 17 juin au 31 juillet 2021, au Comité consultatif indépendant (Cci) pour peaufiner l’Avant-projet de la nouvelle Constitution, et le rapport des travaux préparatoires, aux fins de le lui soumettre à la date indiquée.
Ce nouveau défi lancé par le M. Moïse, coupe souffle court ses adversaires politiques dont le Président du tiers du sénat, Joseph Lambert qui croyait enterrer le projet de référendum.
” J’ai combattu le référendum qui vient d’être ajourné. J’en prends acte. Ma position radicale a été guidée par l’intérêt national et, les motifs, je les ai puisés dans la constitution. Maintenant, les acteurs ont le choix entre le dialogue et la poussée historique imminente”, avait indiqué l’élu du Sud-Est qui menaçait de boycotter la journée du référendum dans son département.
Mais c’est bien compter, mal calculer, dirait-on, Jovenel Moïse parait bien recharger sa batterie pour affronter ses adversaires politiques, en attendant le rapport de la mission de bons offices de l’OEA qui a séjourné en Haïti, du 8 au 10 juin dernier, dans la perspective de trouver un accord avec les acteurs politiques pour la tenue des prochaines élections.
Cependant, Secteur démocratique et populaire et bien d’autres partis et regroupements politiques de l’opposition continuent de rejeter le projet de référendum et d’exprimer leur refus de négocier un accord politique avec le Président Jovenel Moïse.
‘’La solution, à la crise actuelle, passe par le départ de M. Moïse avec l’installation d’un gouvernement consensus de transition,’’ soutiennent-ils.
Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken avait indiqué la semaine dernière, que les Etats-Unis s’opposaient à la tenue du référendum sur une nouvelle constitution, lors d’une audition devant la commission affaires étrangères de la Chambre des représentants.
Antony Blinken avait fait savoir que le référendum ne devrait pas avoir lieu.