PORT-AU-PRINCE, lundi 22 janvier 2024– Lors d’une récente déclaration sur Radio France Internationale (RFI), en marge de la réunion de l’Organisation Internationale de la Francophonie sur la crise haïtienne, la Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, Emmelie Prophète, a évoqué la possibilité que le gouvernement de transition actuel dirigé par Ariel Henry reste au pouvoir au-delà de la date butoir du 7 février 2024. Cette déclaration survient malgré l’accord du 21 décembre 2022, lequel prévoyait de nouvelles élections en 2023, l’investiture d’un nouveau président le 7 février 2024, et la mise en place d’un Haut Conseil de la transition et d’un organe de contrôle gouvernemental.
Mme Prophète a souligné que la loi haïtienne et la constitution ne définissent pas explicitement de terme pour le mandat du Premier ministre en place, en particulier dans le contexte d’un gouvernement de transition. Les efforts déployés en Haïti visent à élargir le gouvernement actuel afin d’instaurer un climat plus stable et consensuel. Malgré les difficultés persistantes, la Ministre de la Justice reste optimiste quant à la formation d’un gouvernement d’unité avant la date butoir, précisant que si cela n’était pas réalisé d’ici le 7 février, le Premier ministre Ariel Henry pourrait y parvenir en mars ou avril 2024.
De nombreuses voix se sont élevées pour réclamer le départ du Premier ministre Ariel Henry, l’accusant de n’avoir rien fait pour mettre fin à la crise et créer des conditions sécuritaires propices à l’organisation d’élections dans le pays. Les critiques pointent du doigt la prétendue complicité de l’actuel gouvernement dans les actes de violence perpétrés par des gangs armés, ainsi que l’inertie des parties politiques qu’elles accusent de favoriser le maintien du pouvoir de transition.
Le collectif des partis politiques signataires de la déclaration du 30 janvier a dénoncé cette semaine les prétendues manœuvres du gouvernement, suggérant des négociations avec l’opposition à la veille du 7 février 2024. Il souligne l’expiration imminente du mandat du Premier ministre actuel, exigeant la mise en place d’un nouvel exécutif conformément à la constitution de 1987. Composé de partis tels que GREH, LAPEH, OPL, MOPOD, Pitit DESSALINES, PHTK et UNIR, le collectif considère l’échec des pourparlers de la CARICOM en novembre 2023 comme un boycott délibéré d’Ariel Henry pour prolonger la crise.
Face à ces contestations, l’avenir politique d’Haïti demeure incertain, et la pression de la population en faveur d’un changement s’intensifie. Alors que la date fatidique du 7 février 2024 approche, l’issue politique et sociale du pays reste suspendue à la résolution des différends et à la mise en place de mesures concrètes pour répondre aux aspirations légitimes de la population haïtienne.