Par Jacques Kolo,
Port-au-Prince, le 29 janvier 2021 –(RHInews)– Une situation de panique a régné ce vendredi 29 janviers 2021 dans la capitale haïtienne, à moins d’une semaine de la fin du mandat constitutionnel du président Jovenel Moise, le 7 février 2021.
Des tirs nourris à l’arme automatique ont été entendus dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince, notamment au bas de Delmas 6, fief du réputé chef de gang Jimmy Cherizier qui est également le patron du G-9, une fédération de groupes armés mis en place avec le “support” de Jean Rebel Dorcénat de la Commission Nationale de Désarmement Démantèlement et Réinsertion (CNDDR).
Selon les informations, des échauffourées entre agents de la police nationale et membres du G-9 de jimmy Cherizier ont eu lieu ce vendredi aux alentours de Delmas 6, sans toutefois faire de victimes, a appris RHInews.
La police n’a pas fait état de communiqué sur cet incident qui a provoqué la colère des bandits du G-9. Ils ont tiré dans toutes les directions durant la journée, provoquant la peur et la panique des résidents et passants.
Des barricades faites de pneus enflammés étaient dressées sur l’artère principale du bas de Delmas et la circulation était complètement bloquée, a constaté RHInews.
Même constat à la Grand-Rue, au Bois-Verna, à la rue de l’Enterrement et au Bas-peu-de chose où l’agitation était à son comble avec des barricades enflammées entreposées sur les chaussées.
A l’origine de ces mouvements, les habitants des zones sus-citées manifestaient contre des actes d’enlèvements récurrents dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.
Au Portail de Léogane, à Drouillard plus particulièrement, c’était le calme plat. Les transports en commun étaient devenus rares, compliquant ainsi la vie des citoyens qui souhaiteraient rentrer chez eux en début d’après-midi.
Dans la ville des Cayes (Sud du pays), une manifestation pacifique pour réclamer le départ du pouvoir de Jovenel Moïse le 7 février 2021 a eu lieu, à l’appel de l’opposition locale.
Toutes les activités étaient au ralenti dans celle ville, au cours de cette journée de manifestation politique.
“Notre mobilisation se poursuit jusqu’au départ du chef de l’Etat”, a informé l’un des manifestants, déplorant la mauvaise gouvernance et les massacres à répétition qui entourent le mandat de Jovenel Moise.
Par ailleurs, trois (3) personnes ont été blessées ce 29 janvier 2021 par balles dans des circonstances non encore élucidées, aux Gonaïves.
Selon les informations, des individus armés non identifiés ont semé le trouble au centre-ville des Gonaïves, perturbant ainsi les activités commerciales.
Parallèlement, une manifestation de la branche de l’opposition dans cette ville a été organisée ce vendredi pour réclamer le respect de la constitution sous l’égide de laquelle Jovenel Moïse avait prêté serment.
Dans le Nord-Ouest, l’opposition chauffée à blanc projette d’organiser une manifestation politique pour forcer Jovenel Moise à rendre son tablier.
Dans une conférence de presse ce vendredi 29 janvier 2021, les leaders régionaux ont dénoncé le régime en place qui continue à semer, selon eux, le deuil et la désolation au sein des familles haïtiennes.
L’un des chefs de file, Pierre Réginald, a indiqué que le département du Nord-Ouest est traité en parent pauvre durant tout le règne de Jovenel Moise.
Il a déclaré que la population de ce département est déterminée à faire respecter l’échéance constitutionnelle du 7 février 2021 pour le départ de Jovenel Moise et allié.