Par Jacques Kolo,
Port-au-Prince, le 15 novembre 2020 (RHInews)- Le Directeur Général par intérim de la police nationale, Rameau Normil, devient tout d’un coup un élément gênant pour le pouvoir de Port-au-Prince, après qu’il eût pris sur lui-même la décision de procéder à l’arrestation de l’homme fort du groupe G-9, Jimmy Cherizier, un ancien policier révoqué qui continue de faire trembler la région métropolitaine de la capitale.
Le président haïtien Jovenel Moïse est dans ses petits souliers avec un Rameau Normil décidé à en finir avec le dossier de Jimmy Cherizier, d’une part et de l’autre, le regroupement armé G-9 qui terrorise la population et des hommes d’affaires bien établis sur le marché depuis plusieurs décennies.
Selon une source bien informée, Jovenel Moïse souhaite utiliser le groupe G-9 comme monnaie d’échange dans d’éventuelles négociations avec l’opposition et l’international pour son départ du pouvoir le 7 février 2021, date à laquelle son mandat expire constitutionnellement.
La nouvelle donne créée par l’élection de Joe Biden à la présidence américaine ouvre de nouvelles perspectives pour une redistribution des rôles en Haïti, à travers une transition politique en douceur devant culminer sur des élections démocratiques pour renouveler le personnel politique.
D’ailleurs, le journal à grand tirage de l’Etat de Floride, “The Miami Herald” souligne que des élections législatives recommandées par le département d’Etat ne pourraient pas se tenir en janvier prochain, en raison notamment des gangs armés pullulant dans le pays.
Dans un éditorial publié le 15 novembre 2020, le quotidien de la Floride estime que le nouveau président élu Joe Biden doit revoir l’ensemble de la politique cauchemardesque de son prédécesseur Donald J Trump en ce qui concerne Haïti, s’il souhaite garder ses promesses qu’il a faites aux haïtiens de ‘’Little Haiti,’’ le 5 octobre dernier.
L’éditorial insiste notamment sur le fait que Jovenel Moïse dirige le pays, sans contre-pouvoir, par décret depuis le 13 janvier dernier de manière désastreuse en essayant de supprimer les institutions de contrôle.
Entre temps, l’opposition haïtienne est à la recherche d’un nouveau souffle pour trouver une alternative viable et efficiente pour combler le vacuum politique créé par le départ inévitable du pouvoir du président Jovenel Moïse, le 7 février 2020.
Fanmi Lavalas, l’un des maillons forts de la chaîne, vient d’appeler à l’unité des forces progressistes pour construire une transition refondatrice. Reste à savoir si cet appel sera suivi d’effet.
Un autre maillon, “Pitit Dessalines” préfère jouer en solo depuis quelques temps, à travers une politique qualifiée de “mi-figue mi-raisin”.
La Direction Politique de l’Opposition Démocratique (DIRPOD) qui regroupe plusieurs partis de l’opposition se positionne en faveur du départ de Jovenel Moïse a la fin de son mandat le 7 février 2021, au plus tard en vue de la mise en place d’une transition de la rupture.