New-York, mercredi 16 juin 2021- Ce rapport présenté au Conseil de sécurité de l’Onu, dresse un tableau inquiétant de la crise socio- politique qui sévit actuellement en Haïti. Le Secrétaire Général António Guterres dit continuer à surveiller le chantier de la réforme constitutionnelle, désormais reporté, et exhorte les autorités nationales à veiller à ce que cette réforme ne retarde pas davantage la tenue en 2021, des scrutins locaux et parlementaires, longtemps différés, ainsi que de l’élection présidentielle.
M. Guterres croit qu’il est impératif pour que les autorités nationales et les parties prenantes concernées ne ménagent aucun effort pour parvenir à un consensus qui permette l’organisation de ces scrutins, dont le succès est crucial pour favoriser le renouveau démocratique tant attendu en Haïti et essentiel à l’engagement du pays sur la voie de la stabilité politique et à la création de conditions propices à la croissance économique et au développement durable.
” J’appelle donc les autorités nationales, les partis politiques et les acteurs de la société civile à faire preuve de la volonté politique requise et à faire passer l’avenir d’Haïti avant leurs intérêts égoïstes. Ni actes de violence ou d’incitation à la violence ni les discours de haine ne peuvent être tolérés. Ma Représentante spéciale se tient prête, dans le cadre de son mandat, à contribuer à mettre en place les conditions nécessaires pour parvenir au consensus recherché” soutient le Secrétaire général de l’Onu.
Ce rapport de plus de 17 pages, permet au Secrétaire Général de l’ONU, d’exhorter le Gouvernement à tirer parti des progrès réalisés par les deux groupes de travail interministériels sur la lutte contre la violence de proximité et à profiter de la dynamique créée pour susciter la mobilisation financière et politique nécessaire pour appuyer l’approbation et la mise en œuvre, dans le respect du calendrier prévu, du projet de stratégie nationale en la matière.
‘’Le Gouvernement ne devrait en outre ménager aucun effort pour élaborer sans plus tarder un plan d’action national sur la gestion des armes et des munitions, indique M. Gutteres, recommandant aux autorités, en particulier la Commission nationale de désarmement, de démantèlement et de réintégration (CNDDR), à harmoniser leurs relations avec les associations et organisations de la société civile afin de renforcer et d’améliorer la collaboration entre tous les acteurs concernés en vue d’appuyer le relèvement des populations touchées par les activités de bandes organisées et de leur redonner espoir,’’ souligne le rapport.
Selon le numéro 1 de l’ONU, l’insécurité persistante en Haïti, trahit par les limites de l’approche policière pour endiguer les activités des bandes organisées. Il conseille à ce que les concernés prennent des mesures plus larges de lutte contre les causes profondes de la violence.
“Je condamne les violences criminelles qui ont conduit au déplacement de près de 2 500 personnes à Tabarre Issa, de même que les attaques récurrentes lancées contre la population de Bel-Air. Je déplore la récente vague d’enlèvements qui a exacerbé le sentiment général d’insécurité,’’ déclare M. Guterres.
Les actes de violence graves que continuent de commettre les bandes organisées et les rapts incessants, auxquels s’ajoute le manque d’efficacité des autorités, qui laissent la police assumer la plus grosse part des responsabilités en matière de sécurité publique, attestent de l’incapacité du Gouvernement à avancer dans la lutte contre l’insécurité,’’ ajoute-t-il.
J’appelle les autorités à redoubler d’efforts et à prendre les mesures nécessaires pour protéger la population contre les violences commises par les bandes organisées, ainsi qu’à améliorer le contexte socioéconomique et politique actuel, qui est propice à l’activité de ces groupes,’’ lit-on, dans le rapport du secrétaire général de l’ONU.
‘’Je réaffirme également que les autorités nationales doivent impérativement veiller à ce que les auteurs des faits commis dans les affaires emblématiques de Lillavois et Grand-Ravine (2017), de La Saline (2018) et de Bel-Air (2019 et 2020) ainsi que d’autres infractions graves ne restent pas impunies” conclut António Guterres.