DELMAS, dimanche 6 avril 2025 – Le Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes (RDNP) a lancé un appel retentissant à la démission immédiate du Conseil présidentiel de transition (CPT) et du gouvernement en place, dirigé par Didier Fils-Aimé. Dans une déclaration sans concession, le parti affirme que « le Conseil présidentiel de transition doit partir ! »
Pour le RDNP, l’accord du 3 avril 2024, fondement juridique et politique du CPT, est devenu caduc. « Un an s’est écoulé sans que cet accord n’ait jamais été mis en œuvre. Par conséquent, le CPT qui en découlait est lui aussi frappé de nullité », déclare le communiqué. Le parti estime que la transition, au lieu de restaurer la gouvernance, a sombré dans l’inefficacité, la corruption et la compromission avec des intérêts mafieux.
« Ce gouvernement, soutenu par une partie de la communauté internationale, a perdu toute crédibilité », dénonce le RDNP. Il accuse l’équipe actuelle d’avoir dilapidé les maigres ressources de l’État dans des « voyages luxueux aux frais du contribuable », souvent justifiés par « des intercessions auprès de la Vierge Notre-Dame », ainsi que d’être impliquée dans « une succession de scandales de corruption », notamment autour des services de renseignement du Palais national et du braquage de la Banque nationale de crédit.
La formation politique, qui se veut proche des aspirations populaires, trace une ligne claire entre deux formes de banditisme : « Les gangs en cravate, installés au pouvoir, et ceux en sapates, qui incendient la République. Tous deux œuvrent de concert à la destruction d’Haïti. »
Dans un ton grave, le communiqué rappelle les massacres survenus à Gressier, Carrefour-Feuilles, Cité Soleil, Bel-Air, Solino, Delmas 30, Tabarre, Kenscoff, Nazon, Pont-Sondé, Petite-Rivière de l’Artibonite et plus récemment à Mirebalais. Pour le RDNP, l’État est absent, les forces de sécurité impuissantes, et la population abandonnée à l’arbitraire des armes.
« Ce mode de gestion, bancal et déconnecté du consentement populaire, est aujourd’hui perpétué par une caste convaincue de sa légitimité à diriger l’État, au mépris des principes démocratiques les plus élémentaires », poursuit le communiqué.
Le RDNP propose une alternative : un président provisoire issu de la Cour de cassation, épaulé par un gouvernement de mission, sans Premier ministre. « Ce n’est pas une solution de nature constitutionnelle, mais une réponse de portée institutionnelle », précise le texte. Une telle orientation, selon le parti, permettrait de restaurer un minimum de stabilité tout en respectant les équilibres nécessaires.