QUARTIER-LORIN, (Nord), mardi 25 mars 2025– Selon Hugues Célestin, sociologue et ancien député de Quartier-Morin, Haïti est en proie à une trahison systématique de ses dirigeants, pris dans les filets de la corruption et de la criminalité. “Les dirigeants, englués dans des réseaux de corruption et de criminalité, se moquent du peuple sous l’ombre de l’influence étrangère”, affirme-t-il. Selon lui, le pays a perdu sa souveraineté au profit d’un gouvernement qui, loin de défendre les intérêts de la population, la condamne à une existence marquée par la misère et l’incertitude.
Port-au-Prince, autrefois centre névralgique d’Haïti, est aujourd’hui “la capitale du désespoir et de l’abandon”, selon Célestin. Il dépeint une ville livrée aux gangs qui y imposent leur loi par la terreur et la violence. “La majorité des quartiers de la zone métropolitaine sont sous la coupe de milices sanguinaires”, explique-t-il, mettant en avant les massacres aveugles, les familles brisées et les exodes massifs. Pour lui, la population haïtienne n’a désormais plus que deux options : “l’exil ou la mort”.
Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) est, selon Célestin, une “hydre à neuf têtes” dirigée par un gouvernement dont la seule mission est de prolonger la souffrance du peuple haïtien. Il accuse ces dirigeants d’être “perchés dans leurs tours d’ivoire”, profitant des richesses détournées pendant que la population s’enfonce dans la pauvreté. “Ils baignent dans des combines de corruption”, assure-t-il, dénonçant les complicités obscures qui maintiennent en place ce système. À ses yeux, ces élites gouvernantes n’ont aucun scrupule et “aucun autre régime au monde ne saurait prétendre détenir les rênes d’un pays en organisant, pour le compte des étrangers, le chaos”.
Selon lui, la mise en place d’un référendum ou d’élections n’est qu’une façade servant à masquer une corruption généralisée. “Ils ne gèrent rien d’autre que l’horreur et la consommation du chaos”, dénonce-t-il, pointant du doigt leur soumission aux diktats des puissances étrangères, notamment les États-Unis. Pour lui, la situation actuelle d’Haïti rappelle celle de la Bande de Gaza, un territoire ravagé par la guerre et la destruction.
L’initiative du gouvernement visant à utiliser des drones kamikazes pour lutter contre les gangs est qualifiée par Célestin de “fiasco monumental”. Selon lui, cette “Task Force”, vantée par le Premier ministre Alix Didier Fils Aimé, n’a apporté aucune amélioration tangible. “Aucun chef de gang notoire n’a été neutralisé, aucun bastion criminel n’a été démantelé”, critique-t-il. Au contraire, il estime que cette opération n’a fait qu’aggraver la situation en entraînant une vague de représailles meurtrières.
Célestin rappelle que le 29 mars prochain marquera les 38 ans de la Constitution haïtienne, un texte qui, selon lui, “n’a jamais été appliqué dans son essence”. Il affirme que cette commémoration ne doit pas être une formalité, mais plutôt un moment de mobilisation pour exiger que cette loi fondamentale soit enfin respectée. Il accuse les dirigeants actuels de “fossoyeurs du pays” et de “fidèles exécuteurs des volontés étrangères”.
Pour lui, la seule issue possible est une véritable alternative politique qui rompe avec le cycle de la trahison et de la soumission. “Nous ne pouvons plus nous contenter d’une indignation passive”, insiste-t-il, appelant à une mobilisation nationale. Il exhorte la population à rejeter le fatalisme et à œuvrer pour une gouvernance fondée sur la souveraineté populaire et la reddition de comptes. “Haïti ne saurait survivre à un autre cycle de prédation”, avertit-il, soulignant que chaque citoyen a le devoir historique de s’opposer à “l’assassinat programmé” de son peuple.
Selon Célestin, l’histoire est témoin de cette tragédie et ne pardonnera pas l’inaction. Il conclut en lançant un appel à l’unité et à la résistance : “L’heure est venue de nous organiser, d’unir nos forces et nos idées pour bâtir une Haïti libre et souveraine”.