PORT-AU-PRINCE, vendredi 14mars 2025 – Face à l’insécurité croissante qui ronge Haïti, le Parti Fusion des Sociaux-Démocrates Haïtiens (PFSDH) ses préoccupations quant à la gestion de cette crise par le Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Dans une déclaration ferme, le parti remet en question l’annonce du coordonnateur du CPT, Fritz Alphonse Jean, concernant l’implication de la Brigade de Surveillance des Aires Protégées (BSAP) dans la lutte contre l’insécurité.
“La dégradation accélérée de l’environnement sécuritaire constitue le sujet de préoccupation principal pour toutes Haïtiennes et tous Haïtiens”, affirme la FUSION. Depuis plusieurs années, la violence des gangs a plongé le pays dans un chaos sans précédent, forçant des milliers de citoyens à fuir leurs foyers et paralysant les institutions. “Nous désirons la fin de l’insécurité, nous voulons retrouver un minimum de stabilité en vue de remettre en place les institutions démocratiques et de redonner espoir à nos compatriotes, surtout à nos jeunes”, insiste le parti.
Cependant, la FUSION estime que la stratégie actuelle du CPT est non seulement inefficace, mais également risquée. L’implication de la BSAP, dont la réputation est entachée de nombreuses controverses, ne ferait qu’ajouter “des risques majeurs” à une situation déjà critique.
Onze mois après l’installation du CPT, la FUSION dresse un bilan sévère : “Aucun progrès n’est constaté dans la recherche d’une solution”. Bien au contraire, “les territoires perdus augmentent à un rythme effarant” tandis que les gangs armés s’emparent de nouvelles zones, notamment Cabaret, Arcahaie, Solino, Delmas 30, Pont-Sondé et Gressier. Le parti dénonce un pouvoir dépassé, malgré les moyens déployés : “Les forces de sécurité ont reçu le support physique de plus de mille agents aguerris, une quarantaine de véhicules blindés, 600 fusils d’assaut et autres matériels sophistiqués, trois hélicoptères. Le résultat ?”.
Selon la FUSION, la question de l’insécurité ne se résume pas à un problème de moyens humains ou matériels. “Il serait puéril de croire que le problème se localise au niveau de l’effectif”, critique le parti, qui pointe du doigt “l’incapacité du CPT à élaborer un plan de combat adapté à la situation”.
Au-delà des erreurs stratégiques, la FUSION dénonce une guerre d’influence au sommet de l’État, empêchant toute réponse efficace à la crise sécuritaire. “Il serait préférable, Monsieur le coordonnateur, de travailler pour faire cesser cette guerre de tranchée entre le CPT, le Gouvernement et la Direction Générale de la Police Nationale d’Haïti”, lance le parti.
Le PFSDH met en garde contre les nominations partisanes qui affaiblissent davantage l’État : “Il faut aussi arrêter cette séparation de gâteau qui consiste à placer des hommes liges à des postes clés pour défendre des intérêts personnels au détriment de l’intérêt collectif”.
Rejetant fermement l’option de la BSAP, le PFSDH exhorte le CPT à revoir sa stratégie et à privilégier une réforme en profondeur des forces de sécurité existantes. “Nous mettons en garde contre toute tentative de normalisation d’une structure parallèle qui, dans les faits, a fonctionné en dehors du contrôle de l’État”, avertit le parti, soulignant que cette démarche risquerait d’aggraver l’anarchie sécuritaire.
“Nous demandons au CPT de reconsidérer son projet et d’opter pour une réforme sécuritaire basée sur la professionnalisation des forces existantes et le respect des institutions démocratiques”, insiste la FUSION.