Par Francklyn B Geffrard,
Port-au-Prince, 23 mai 2020, (RHInews)- Des consultations sont en cours au niveau de l’opposition en vue de la constitution d’un grand front politique pour préparer l’après Jovenel Moïse dont le mandat arrive à expiration constitutionnellement le 7 Février 2021.
Ces consultations impliquent plusieurs organisations politiques de l’opposition et devraient s’étendre à d’autres secteurs de la société civile pour construire une transition de la rupture, refondatrice et inclusive, selon Me André Michel, porte-parole du Secteur Démocratique et Populaire.
Selon M. Michel, il n’y a pas de débat sur le départ de Jovenel Moïse le 7 Février 2021. ‘’Ce n’est pas nous qui le disons, c’est l’article 134-2 de la Constitution qui le dit. Il n’y aura pas de prolongation de mandat, c’est inévitable ; il doit partir, a-t-il précise.’’
Il indique que le pays se dirige tout droit vers une transition. C’est une transition qui doit permettre de doter le pays d’une nouvelle constitution, d’organiser la conférence nationale souveraine, de réaliser le procès Petrocaribe et de tous les massacres commis ces derniers temps dans le pays, d’adresser les problèmes de la femme, de la jeunesse et de l’intégration de la diaspora, a-t-il fait remarquer.’’
Le dirigeant de ‘’Rasin Kan Pèp la,’’ Camille Charlmers estime, quant à lui, que la mobilisation doit s’intensifier pour obtenir le départ de Jovenel Moïse le plutôt que possible. ‘’Chaque jour en plus que M. Moïse passe à la tête du pays, apportera de nouveaux malheurs, a-t-il déclaré.
Selon lui, M. Moïse qui a déjà violé la constitution de multiples fois ne pourrait pas chercher à profiter de la crise sanitaire de la covid-19 pour se faire passer comme un président constitutionnel et légitime, ajoutant que la société a déjà révoqué son mandat.
Camille Charlmers a fait savoir qu’on ne fera pas de cadeau au régime en place au cours des prochains mois.
Pour sa part, le dirigeant du parti INIFOS, Paul Denis estime qu’à partir du 7 Février 2021, Jovenel Moïse sera un hors la loi s’il persiste à s’accrocher au pouvoir illégalement. ‘’A ce moment là, les autorités judiciaires et policières devront procéder tout simplement à son arrestation pour usurpation de titre, souligne M. Denis.’’
Paul Denis dit croire que le moment est venu pour le grand rassemblement de toutes les branches de l’opposition démocratique sans exclusive afin de faire entendre raison à Jovenel Moïse et freiner l’action de la ‘’mafia’’ qui dirige le pays.
Le coordonnateur du parti ‘’Ayiti An Aksyon,’’ Youri Latortue estime que la Constitution est claire sur la question du mandat du président. ‘’Jovenel Moise doit se plier à ce que dit la Constitution. Il ne peut pas prétendre pouvoir aller au-delà du 7 Février 2021, la Constitution étant d’application stricte, a déclaré le sénateur de l’Artibonite.’’
Youri Latortue croit que l’opposition doit conjuguer tous ses efforts en vue de créer les conditions nécessaires pour mettre en place une transition qui marque la rupture avec le fonctionnement actuel de l’Etat qui, dit-il, doit être au service de l’ensemble des citoyens et non d’un petit groupe de privilégiés.
C’est aussi la position de Fanmi Lavalas qui rappelle à Jovenel Moïse qu’il n’y aura pas de prolongation de mandat au-delà du 7 Février 2021. Fanmi Lavalas qui n’a jamais reconnu l’élection de Jovenel Moise estime que ce dernier qui, le 13 janvier dernier avait, par un simple tweet déclaré constater la caducité du Sénat, est pris dans son propre piège.
Selon Fanmi Lavalas, ce régime qui ne s’est jamais soucié de s’attaquer aux problèmes du peuple haïtien, doit se rendre à l’évidence qu’il ne jouit d’aucun soutien populaire et qu’il doit s’en aller le plutôt que possible.
Même son de cloche du côté de la Fusion des Sociaux-Démocrates qui préconise une large concertation entre les forces vives du pays afin de préparer la transition devant succéder au régime ‘’tet kale (crâne rasé).’’
Selon la dirigeante de la Fusion, Edmonde Supplice Beauzile, tous les secteurs vitaux du pays devraient s’entendre sur le remplacement de Jovenel Moïse. ‘’Le contexte actuel s’y prête et on doit en profiter puisque M. Moïse doit partir inévitablement le 7 Février si la mobilisation ne permet pas de le forcer à la démission.
L’ancien sénateur du Nord, Kelly C. Bastien estime qu’il ne doit y avoir d’exception dans l’application de la loi. ‘’Ce que Jovenel Moïse a fait aux sénateurs à travers son tweet du 13 janvier dernier est un abus de pouvoir. Ce qui va lui arriver, ce sera l’application de la Constitution, a-t-il fait remarquer.’’
Réseau Haïtien de l’Information (RHInews)/FBG