Port-au-Prince, 27 septembre 2020- L’organisation politique Fanmi Lavalas dénonce l’association d’une mafia nationale et une frange de la communauté internationale qui s’avisent d’organiser un nouveau coup d’Etat électoral dans le pays et de changer la constitution sans l’aval de la population.
Selon Fanmi Lavalas, la décision de Jovenel Moïse de monter un conseil électoral provisoire (CEP), de manière inconstitutionnelle, avec mission d’organiser un referendum constitutionnel, est une déclaration de guerre à la population qui ne cesse de réclamer de meilleures conditions de vie à travers l’instauration d’un système qui prend en compte, l’être humain.
’C’est aussi un acte qui consiste à renforcer la dictature naissance dans le pays, selon Dr. Maryse Narcisse, coordonnatrice de Fanmi Lavalas qui dénonce les massacres perpétrés dans les quartiers populaires et l’assassinat de Me Monferrier Dorval.’’
Face à cette crise multidimensionnelle que traverse le pays, Fanmi Lavalas qui demeure attachée aux revendications populaires, croit que la solution doit passer nécessairement par une unité historique des forces progressistes de la nation en vue d’une transition de rupture avec le système d’exclusion et d’exploitation, précise Dr. Narcisse.
IL faut, selon Madame Narcisse, la mobilisation de toutes les forces vives du pays, des patriotes, des citoyens honnêtes, de tous les groupements, partis politiques et des forces sociales pour conduire le pays vers cette transition qui doit sortir Haïti de la calamité actuelle.
‘’La solution, ce n’est pas une sélection électorale, mais la mobilisation de toute la nation pour arriver au plus vite à cette transition, déclare Maryse Narcisse qui estime qu’il est temps que tous les secteurs s’accordent pour freiner le projet dictatorial du régime en place.’’
Les soutiens au CEP contesté de Jovenel Moïse sont peu nombreux. A date, ce sont l’ambassade américaine, l’OEA et le Consortium des partis politiques qui ont accueilli favorablement la formation du CEP. Même le PHTK, parti sous la bannière duquel Jovenel Moïse était élu président, est en désaccord avec lui sur la formation du CEP.
Les autres alliés du pouvoir dont KID, Bouclier et les sénateurs en fonction ne se sont pas prononcées encore autour de la mise en place du CEP.
Le parti Elan Démocratique pour la Majorité (EDEM) a déjà saisi officiellement la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA) en vue d’obtenir l’annulation du décret portant création de la carte d’identité unique et de l’arrêté présidentiel du 18 septembre 2020, nommant les neuf membres du nouveau Conseil Electoral Provisoire (CEP) très fortement contesté.
Ensemble Contre la Corruption (ECC) a fait la même démarche auprès de la Cour des Comptes. Dans une lettre datée du 23 septembre 2020 et adressée au président de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA), Me. Rogavil Boisguéné, “Ensemble Contre la Corruption” (ECC) a demandé à ce dernier de prendre des mesures administratives et financières conservatoires, en relation à l’arrêté présidentiel du 18 septembre 2020, nommant le CEP.