Port-au-Prince, 9 décembre 2020- Pour Ensemble Contre la Corruption (ECC) Haïti se trouve sur mauvaise pente qui fait craindre pour son avenir démocratique où l’Etat de droit ne fait que régresser.

Dans un communiqué rendu public le 9 décembre 2020, a l’occasion de la journée internationale de lutte contre la corruption dont RHINEWS a obtenu copie, Ensemble Contre la Corruption, a dénoncé ‘’la mise en péril de la gouvernance démocratique ; la mise au rencart des principes de la bonne gouvernance ; le climat de violence généralisé fait de kidnapping, de tueries, de massacres et d’exécutions sommaires ; l’odieuse collusion des gangs criminels avec les tenants du pouvoir ; l’attitude de la communauté internationale agissant comme partenaire du chaos.’’

ECC note qu’après s’être défait de la chambre des députés, du Senat, des collectivités territoriales, Jovenel Moïse est aujourd’hui le seul élu abord et cherche à se débarrasser aussi, de manière grotesque, de la constitution de 1987 en adoptant un ensemble de décrets mettant en péril la stabilité des institutions démocratiques et le système de gouvernance du pays.

‘’Comme au temps de la dictature, signale le communiqué de l’ECC, Jovenel Moїse et son gouvernement, dirigent le pays unilatéralement et sans partage et se mettent ensemble pour engager le pays dans une logique de confrontation en cherchant à rester au Pouvoir au-delà de la fin de son mandat constitutionnel le 7 février 2021.’’

ECC met accent également sur la dégradation accélérée du climat de violence généralisée fait de kidnapping, tueries, massacres, assassinats, exécutions sommaires à un moment où les forces criminelles se sont déchainées sur le peuple haïtien qui se trouve sans défense ni protection.

‘’ Les gangs organisent partout une vague de kidnappings les uns plus spectaculaires que les autres. Ils appauvrissent les familles, les déstabilisent au plan émotionnel. Partout dans le pays, les gangs criminels imposent leur loi, s’établissent dans tous les quartiers des villes, opèrent sur les routes locales et interdépartementales, intimident les citoyens, les exécutent, écrit ECC.’’

ECC souligne que malgré les twitt du président Moïse, partout dans le pays, les gangs criminels imposent leur loi, s’établissent dans tous les quartiers des villes, opèrent sur les routes locales et interdépartementales, intimident les citoyens, les exécutent alors que la puissante publique reste inopérante ; les forces de l’ordre étant elles-mêmes déjà démobilisées, démotivées et déstabilisées, et n’apportent aucune réponse réelle et appropriée à cette réalité.

Cependant, ECC note que ces mêmes forces de l’ordre cassent les sit-in, les manifestations pacifiques des citoyens à coups de matraques et de bonbonnes de gaz lacrymogène.  La PNH est utilisée à des fins politiques au lieu d’obéir à des ordres en relation à leur mission ‘’Protéger et Servir.’’

Selon cet organisme de lutte contre la corruption, ‘’les forces criminelles sont en train d’amasser une fortune avec les rançons accumulées pour se préparer à mener la campagne électorale lors des élections promues par l’Administration Moїse/Jouthe arguant que les secteurs maffieux liés à la criminalité se préparent donc à rafler les postes électifs afin de maintenir le statuquo et empêcher toute velléité de transformation dans le management public et du système de gouvernance démocratique.’’

ECC s’en prend également à la communauté internationale dont il dénonce l’incohérence et l’hypocrisie partenaire du chaos selon l’organisation qui ne s’est jamais inquiétée de la dégringolade dans le pays.

Dans ce communiqué signe par le son président, M Gédéon Jean, ECC dénonce également l’attitude ambiguë des pays dits amis d’Haïti qui prennent parti pour un pouvoir dévoyé, un leadership inique et incompétent. Au nom de quoi donnent-ils leur appui à un pouvoir qui ne respecte pas les droits du peuple de manifester pacifiquement, qui s’allie à des gangs criminels, qui fonctionne en toute illégalité et dans la corruption.

Critiquant l’absence de transparence dans la gestion des affaires de l’Etat et la collusion qui existe entre les gangs criminels et les tenants du pouvoir, ECC estime  ‘’indispensable et nécessaire que toutes les forces vives de la nation telles le secteur des affaires, le secteur religieux, la société civile, le secteur organisé et les acteurs politiques en général se mettent ensemble pour faciliter la signature d’un accord politique afin de sortir le pays du bourbier macabre où il se trouve avec le spectre imminent d’un affrontement sanglant que le pouvoir semble tisser et préparer pour le pays en facilitant la fédération et l’armement des gangs et en ne contrôlant ni les ports et les frontières.’’

ECC Communique de presse journee de lutte contre la corruption