Des partis de l’oppositions rejettent le calendrier électoral publié par le CEP contesté de Jovenel Moïse

LOGO DU CEP

Port-au-Prince, 8 janvier 2021- L’ex-député Serge Jean-Louis, porte-parole du MOPOD déclare faire peu de cas du calendrier électoral rendu public par le CEP contesté de Jovenel Moïse.

Serge Jean-Louis qualifie l’action du CEP contesté de démarche chimérique qui n’a aucune chance d’aboutir. ‘’Nous ne reconnaissons pas ce CEP constitué de manière inconstitutionnelle par Jovenel Moïse qui croit pouvoir se perpétuer au pouvoir à travers des élections bidons auxquelles aucun démocrate ne participera, soutient l’ancien parlementaire.

Selon M. Jean-Louis, c’est une folie que de parler d’élections dans le contexte actuel où les citoyens ne font pas confiance aux dirigeants et qu’en plus le mandat du président Jovenel Moïse touche à sa fin dans moins d’un mois.

Pour Louis Gerald-Gilles, dirigeant de NOULHA, la démarche du président Jovenel Moïse a travers ce calendrier électoral rendu public par son CEP, s’inscrit dans le cadre de manœuvres politiciennes désespérées visant à entrainer le pays dans plus d’instabilité et de chaos.

Selon lui, le chef de l’Etat dont le compte à rebours a déjà commencé pour quitter le pouvoir le 7 février 2021, est en train d’halluciner et personne n’est prêt à le suivre dans cette voie de la déraison.

M. Gilles affirme que, contrairement à l’attente du président, l’opposition plurielle est en train de mettre les bouchées doubles en vue d’aboutir, dans les prochains jours, à l’adoption d’une alternative commune pour remplacer Jovenel Moïse.

Le dirigeant du Rassemblement des Sociaux-Démocrates (RSD), Victor Benoit minimise la démarche du CEP de Jovenel Moïse qui est une opération de marketing politique destinée à la consommation de l’opinion publique internationale.

Victor Benoit croit que cette décision fait partie de la stratégie du pouvoir en place visant à faire croire à la nouvelle administration américaine qui assumera les rênes du pouvoir aux Etats-Unis, à partir du 20 janvier 2021, qu’il à la volonté des élections en Haïti.

Pour M. Benoit, c’est du temps perdu puisque, souligne-t-il, le temps joue contre le régime de Port-au-Prince et que l’opposition est en train de travailler sur une proposition commune de sortie de crise.

Il indique qu’aune condition n’est réunie actuellement pour la tenue d’élections. ‘’Il faut résoudre un ensemble de problèmes politiques avant d’envisager d’aller aux élections, souligne Victor Benoit qui insiste sur l’insécurité généralisée orchestrées par des escadrons de la mort qui imposent leurs lois un peu partout à travers le pays.’’

Quant au Secteur Démocratique et Populaire (SDP), l’un de ses porte-paroles, André Michel affirme qu’il n’y actuellement que deux options sur la table : Le renforcement de la mobilisation et la finalisation du document de proposition de sortie de crise avec en toile de fond la mise en place d’un gouvernement de transition de rupture.

Josué Mérilien de ‘’Konbit’’, estime pour sa part que, le peuple haïtien n’a rien à voir avec le calendrier électoral rendu public par le CEP contesté. ‘’Cette décision n’engage que les membres dudit CEP et Jovenel Moïse qui, selon lui, cherchent a distraire les citoyens pour détourner leur attention sur la date du 7 février 2021.’’

M. Mérilien affirme que le moment n’est pas à la plaisanterie. L’opposition et la société civile, dit-il, doivent concentrer tous leurs efforts et toutes leurs énergies autour de la préparation de la transition pour qu’elle réussisse.

Pour réussir cette transition doit être gérée par une équipe d’hommes et de femmes intègres qui n’ont jamais été impliqués des dans des histoires de crime financier ou crime de sang. Il précise que ces gens doivent jouir suffisamment d’indépendance pour ordonner un audit général des comptes publics afin de mettre au clair la situation de ceux qui ont dirigé le pays ces dernières années.

Selon Josué Mérilien, le moment est venu pour engager le pays sur la voie d’une vraie transition de rupture qui tiendra compte de l’urgence d’améliorer de manière substantielle les conditions d’existence des haitiens.