Port-au-Prince, 21 mai 2021- Dans une correspondance au secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, les partis politiques, regroupements et mouvements socio-politiques dont En Avant, Entente, FND, MTVAyiti et Operasyon Tet Ansanm, décrivent une situation socio-économique et politique particulièrement sombre et inquiétante pour l’avenir d’Haïti.
‘’En plus de la destruction ou la vassalisation de nos institutions républicaines, la criminalité, la banalisation de la vie, la corruption, les rhétoriques racialistes, l’intimidation politique et l’impunité sont devenus les traits marquants du régime en place, selon les signataires qui mettent l’accent sur la mauvaise gouvernance de Jovenel Moïse.’’
Qualifiant d’alarmant et de catastrophique la gestion inefficace du régime en place, les signataires soulignent que des ‘’statistiques crédibles font état de 4,5 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire.’’
Ils font remarquer que Jovenel Moïse a toujours fait la sourde oreille sur toutes les revendications populaires et qu’aucun ‘’suivi judiciaire n’a été fait des rapports des instances étatiques de contrôle sur l’utilisation des fonds du ‘’Programme Petro Caribe,’’ l’arrestation et le jugement de tous ceux et celles impliqués dans les différents massacres survenus dans les quartiers populaires, la transparence dans la gestion des fonds publics.’’
Selon eux, ‘’cette situation chaotique s’est installée dans le pays en présence d’une mission des Nations-Unies ayant pour mandat explicite le renforcement des institutions et la promotion de l’État de droit, arguant que le peuple haïtien est inquiet du comportement laxiste, voire complice, des Nations Unies face au double coup d’État de Monsieur Jovenel Moise contre la Constitution haïtienne.’’
Les partis politiques, regroupements et mouvements socio-politiques, signataires de la correspondance du 20 mai déclarent protester contre le support du système des Nations Unies à ce projet ouvertement autoritaire qui risque de causer encore plus d’instabilité dans le pays.
Selon les partis signataires, ‘’l’implication de l’ONU dans une telle entreprise est d’autant plus surprenante que les bailleurs de fonds traditionnels d’Haïti ont refusé, jusque-là, d’y contribuer financièrement, en raison de son déficit flagrant de légitimité, de l’absence de consultations multisectorielles préalables et du manque d’adhésion populaire.’’
Ils déclarent ‘’constater que constatent que les 20 millions de dollars versés par l’État haïtien au ‘’basket ‘fund’’ destiné au financement dudit référendum sont en train d’être utilisés par le PNUD en toute opacité alors que chaque jour des femmes enceintes et des enfants meurent par faute de soins de santé adéquats et que des jeunes exposent leur vie en mer à la recherche d’un mieux-être sous d’autres cieux.’’
Les partis exigent des Nations-Unies des explications sur la caution qu’elles apportent aussi bien au démantèlement des institutions de la République qu’au projet de référendum illégal et illégitime de Jovenel Moïse.
‘’ Malgré l’engagement ambigu, à ses côtés, de certains partenaires internationaux, le peuple haïtien continuera son inlassable combat pour la démocratie, et la défense de ses droits politiques, économiques et sociaux, soutiennent les signataires.
Ils demandent aux Nations-Unies de surseoir à son accompagnement financier, matériel, technique et logistique du processus de référendum enclenché par Monsieur Jovenel Moïse et à tout autre soutien de nature à conforter le pouvoir dans ses visées antidémocratiques.