Par Jacques Kolo,
Port-au-Prince, le 2 octobre 2020-(RHINEWS) – Plusieurs organisations de défense des droits humains basées aux Etats-Unis ont dénoncé le 1er octobre 2020 ce qu’elles appellent les pressions de l’Administration américaine sur les acteurs politiques en Haïti pour les forcer á participer á un processus électoral haïtien inconstitutionnel initié par le président Jovenel Moïse, avec le support de l’Ambassade américaine à Port-au-Prince.
Ces organisations dont American Jewish World Service, Institute for Justice and Democracy in Haiti, Hatian Women For Refugees et International Human Rights Clinic Harvard Law School ont également dénoncé le fait que l’administration américaine ignorent la montée en flèche de la violence et des violations systématiques des droits humains, laquelle situation annihile les chances d’avoir des élections transparentes, libres et inclusives.
Indiquant que le 16 septembre dernier, un officiel du Département d’Etat américain avait pressé le gouvernement haïtien de mettre sur pied un Conseil Electoral Provisoire sans l’assentiment des autres secteurs vitaux de la vie nationale, les signataires de la déclaration ont rappelé que Jovenel Moïse et consorts sont accusés de corruption et de violation des droits humains notamment sur les groupes organisés de l’opposition au régime en place.
Ces organisations au nombre desquelles figurent également Haitian Women’s Collective, Center for Gender and Refugee Studies, Quixote Center et Global Justice Clinic , NYU School of Law et Family Action Network Movement (FANM) ont souligné le contexte dans lequel Me. Monferrier Dorval a été assassiné.
Ce drame est survenu après que le bâtonnier de Port-au-Prince eût accordé une interview au cours de laquelle il a critiqué le gouvernement pour son incapacité à diriger le pays et exprimé son désacord au président pour son plan de réviser la constitution de manière autocratique. Me Monferrier Dorval, ont-elles rappelé, était l’un des signataires d’une déclaration de la Fédération des Barreaux d’Haiti (FBH) pour dénoncer les décrets inconstitutionnels du président Jovenel Moïse.
Ces organisations œuvrant dans le domaine des droits humains ont souligné également les actes répréhensibles du groupe G-9 et Alliés conduit par Jimmy Cherizier alias ‘’Barbecue’’ contre les habitants des quartiers populaires de la capitale proches de l’opposition politique haïtienne. Le groupe G-9 et Alliés semble avoir reçu le support du régime en place, ont-elles précisé.
A cet égard, ces organisations ont listé les quartiers du Bel-Air, de La Saline, de Cité-Soleil avec leur cortège de morts, de blessés de portés disparus et de déplacés.
En conclusion, les signataires de la déclaration ont demandé au gouvernement américain de prendre en compte les réserves formulées par des secteurs de la société civile et des droits humains en Haïti, eu égard au contexte malodorant qui y prévaut. L’Administration américaine doit mettre un terme à sa déclaration enjoignant les autorités en place en Haïti à organiser un scrutin vicié à la base.
“Cette déclaration renforce davantage la confusion. Les Etats-Unis feraient mieux de réclamer des enquêtes pour des actes de violence commis dans le pays”, ont écrit les douze (12) organisations, invitant le Congrès américain à continuer à faire preuve de solidarité avec Haïtien et dénoncer l’impunité dont jouit le pouvoir en place, au nom de la démocratie.