Port-au-Prince, 25 décembre 2020- Des organisations de défense des droits humains haïtiennes et de l’étranger se sont mobilisées auprès de l’équipe de transition du président élu américain Joe Biden qui prend ses fonctions le 20 janvier 2021 afin que des sanctions soient prises contre les autorités impliquées dans des crimes de sang et des crimes financiers.
Au nombre de ces organisations, figurent la New England Human Rights Organization (NEHRO), le Bureau des Avocats Internationaux (BAI) et le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) qui mettent la pression sur la prochaine administration américaine afin qu’elle sévisse contre tous ceux et toutes celles qui sont impliqués dans les violations des droits humains en Haïti.
Interrogée par RHINEWS ce vendredi 25 décembre 2020, Pierre Espérance, directeur exécutif du RNDDH, s’est dit encouragé par la récente prise de position des trois congressmen américains qui ont affirmé clairement leur volonté de travailler étroitement avec la prochaine administration américaine et la société civile haïtienne afin que les auteurs des massacres et du pillage des fonds public soient jugés conformément à la loi.
‘’Nous n’allons pas les laisser faire à notre place, nous sommes conscients de notre responsabilité, mais nous entendons travailler avec ceux qui sont sensibles à la situation de notre pays pour faire aboutir certains dossiers tels que le procès petro caribe, les massacres de La Saline, de Cité Soleil, du Bel-Air, de Pont-Rouge etc. Nous avons besoin de ce type de soutien et de l’entr’aide judiciaire, a déclaré Pierre Espérance.’’
Il a fait savoir que ceux qui se livrent à des activités de blanchiment d’argent et d’autres actes criminels, les prédateurs des droits humains et de la démocratie et tous ceux qui entretiennent des relations avec des escadrons de la mort qui terrorisent les citoyens sont dans le collimateur de la prochaine administration américaine qui n’entend pas tolérer le comportement anti-démocratique des autorités haïtiennes.
Espérance a indiqué qu’une délégation de ‘’congressmen’’ américains devrait séjourner bientôt en Haïti pour s’enquérir sur place de la situation des droits humains caractérisée par des violations systématiques et témoigner du même coup de leur soutien au peuple haïtien en proie à toutes les calamités.
Le défenseur des droits humains a également dénoncé le comportement de l’ambassadeur nommé a Washington, Edmond Bocchit qui n’a pas encore remis ses lettres de créances au président américain, mais qui se lance dans une campagne de dénigrement contre les organisations de défense des droits humains.
Selon lui, M. Bocchit n’a aucune qualité pour parler au nom d’Haïti et en qualité d’ambassadeur. Il peut le faire en tant que militant ‘’Tet kale’’ (crâne rasé) du PHTK, a concédé Pierre Espérance qui croit que l’étau se resserre autour des autorités haïtiennes qui sont versées dans des violations des droits humains et la corruption.
Il a affirmé que les organisations de la société civile haïtienne engagées dans cet effort veulent s’assurer qu’aucun dilapidateur de fonds publics et prédateur des droits humains ne jouisse de l’impunité systématique instituée en Haïti.
‘’Le moment est venu pour nous de casser cette spirale de l’impunité qui favorise la corruption et la criminalité ayant freiné le progrès de notre société et le développement de notre pays, a souligné Pierre Espérance.’’
Dans un communiqué en date du 22 décembre, des parlementaires américains dont Andy Levin, Gregory Meeks et Albion Sires ont déclaré que, ‘’ Les Etats-Unis ne resteront pas les bras croisés pendant qu’Haïti se transforme en chaos tout en soulignant que le président haïtien Jovenel Moïse poursuit une ligne de conduite de plus en plus autoritaire, en publiant récemment un ensemble de décrets anticonstitutionnels portant création d’un service de ‘’renseignement’’ et sur le renforcement de la sécurité publique.