Par Jacques Kolo,
Port-au-Prince, 10 décembre 2020- (RHInews)- Dans ce communiqué de presse en date du 10 décembre 2020, la Fondation Je Klere (FJKL) s’est insurgée contre ce qu’elle appelle l’indifférence des autorités en place sur la grave situation des déplacés internes qui ont fui leur demeure, suite aux attaques répétées de gangs armés.
La FJKL a précisé que “le peuple haïtien a le droit de vivre dans la dignité, la sécurité et le droit à ce que règne sur le plan social un ordre tel que les droits et libertés énoncés dans la déclaration universelle des droits de l’homme”.
“La situation de terreur qui sévit dans les quartiers populaires prive un grand nombre de citoyens de leurs propriétés, de leurs biens, de leur droit à un niveau de vie suffisant et à l’intégrité physique de leur personne”, a signalé la FJKL, ajoutant que “ces citoyens sont contraints de quitter leur lieu de résidence pour échapper à la terreur des gangs supportés et financés par le pouvoir”.
Selon la FJKL, ces déplacés internes sont le résultat de l’action conjuguée de divers massacres à motivation politique et d’incendies provoqués par des hommes armés, à la solde du pouvoir en place.
Au nombre des attaques criminelles répertoriées par la FJKL figurent entre autres , les raids répétés au Bel-Air en novembre 2019 et septembre 2020, des incendies de marchés publics à Port-au-Prince au nombre d’une vingtaine entre 2005 et 2020, le massacre au Pont-Rouge les 24,25 et 26 mai 2020 et l’attaque au camp des personnes à handicap logées sur la piste de l’Aviation au bas de Delmas, le 25 mai 2020.
Ajouter à cela, toujours selon la note de la FJKL, des déplacés forcés dans l’Artibonite suite aux affrontements en 2020 entre gangs rivaux de Savien, Barrage et Jean-Denis et également de nombreuses familles jetées à la rue suite aux démolitions de leurs maisons par la Mairie du Cap-Haitien dans le quartier populaire de Shada 2, le 15 juin 2020 sous prétexte de chasser des bandits.
S’adressant au pouvoir de Port-au-Prince, la FJKL estime “qu’il est temps de mettre fin à ce silence assourdissant sur les cas des déplacés internes dont la vie a basculé dans l’inconnu par la faute de l’Etat qui assure en plus l’impunité à leurs bourreaux”.
Cet organisme de droits humains croit que “l’Etat se doit d’identifier, de dénombrer et d’accompagner ces déplacés condamnés à la misère abjecte, la pauvreté et l’insécurité”.