Par Jacques Kolo,
Port-au-Prince, 18 mai 2021 –(RHInews)- La célébration du 218e anniversaire de la création du bicolore haïtien ce 18 mai 2021 a été l’occasion pour l’opposition politique de manifester publiquement son refus au projet de référendum et d’élections que souhaite organiser Jovenel Moïse.
Lors de cette manifestation dans les rues de la capitale, l’opposition politique a annoncé toute une série de mobilisation pour faire échec aux deux “projets mort-nés” de Jovenel Moise, arguant que celui-ci n’a ni titre ni qualité pour engager le pays et hypothéquer du coup l’avenir de toute une génération.
Ils étaient nombreux dans les rues de la capitale à réclamer une nouvelle fois le départ de Jovenel Moïse dont le mandat constitutionnel est arrivé à terme depuis le 7 février 2021.
Les manifestants ont dénoncé l’insécurité, la corruption, la cherté de la vie en cours dans le pays, sans oublier les gangs qui compliquent de plus en plus la vie de la population.
La police en très grand nombre sur tout le parcours de la marche a tenté, en maintes fois, de disperser la foule, notamment au niveau des locaux du Conseil Electoral Provisoire au haut de Delmas.
Les policiers ont fait, comme à l’accoutumée, usage de bonbonnes lacrymogènes, comme pour provoquer la foule qui manifestait paisiblement, ont constaté des journalistes.
Par la suite, des manifestants en colère ont enlevé un peu partout des banderoles et/ou pancartes publicitaires concernant le référendum de Jovenel Moïse prévu pour le 27 juin 2021.
Plusieurs responsables de partis, groupements politiques et organisations de base ont payé de leur présence à cette manifestation, entre autres Youri Latortue (AAA), les ex-députés Serge Jean-Louis et Antoine Rodon Bien-Aimé, Dr Shiller Louidor, le militant Rony Thimothé, les ex-sénateurs Saurel Jacinthe, Edmonde Supplice Beauzile et l’avocat André Michel, entre autres.
M. Michel a déclaré péremptoirement qu’il ne peut y avoir de cohabitation politique avec Jovenel Moise qui, selon lui, a usurpé le pouvoir politique aux fins d’installer un régime de terreur dans le pays.
“Pas question de négociations, de référendum ou d’élections avec Jovenel Moïse que la population considère comme un criminel”, a lancé le dirigeant du Secteur Démocratique et Populaire, ajoutant qu’en l’espace de10 années, le régime PHTK a ruiné littéralement le pays.
Pour sa part, le dirigeant de “AAA”, l’ex-sénateur Youri Latortue a fustigé ce qu’il appelle l’attitude mi-figue mi-raisin des responsables des Nations-Unies qui déclarent ne pas appuyer le référendum de Jovenel Moise, mais en sous-main apportent tout leur soutien au régime de facto.
Youri Latortue a suggéré à la population d’aller manifester quotidiennement devant les locaux des Nations-Unies en Haïti, dont l’UNOPS pour dénoncer leur hypocrisie.
Par ailleurs, des compatriotes d’Outre-mer ont manifesté ce mardi 18 mai dans les parages de la Maison Blanche à Pensylvania Avenue (Washington DC) pour forcer le président Joe Biden à changer de politique vis-à-vis d’Haïti, à travers le Département d’Etat.
Les manifestants chauffés à blanc ont accusé l’administration américaine de cautionner les dérives totalitaires de Jovenel Moïse qui, selon eux, agit en Monarque en Haïti.
Des figures de proue de la résistance haïtienne ont été remarquées sur le parcours de la manifestation, notamment les chanteuses Farah Juste et Carole Demesmin. L’ex maire de Carrefour Yvon Jérôme, l’ex-député Ernst Vilsaint, l’ancienne sénatrice Nadia Mondésir et le Chanteur James Germain.