Port-au-Prince, 9 octobre 2020- Une semaine s’est déjà écoulée depuis que l’étudiant, Grégory Saint-Hilaire a été exécuté par un policier de l’USGPN dans l’enceinte de l’Ecole Normale Supérieure (ENS) lors d’un mouvement de protestation.
L’auteur de cet acte qui a révolté la conscience nationale, continue de circuler librement et rien n’a toujours été fait du côté de l’inspection générale de la police pour identifier puis appliquer les sanctions administratives avant de le soumettre à la justice pour les suites légales.
Choqués par ce qui s’est passé, des étudiants de différentes entités de l’université d’Etat d’Haïti (UEH) des universités privées et appuyés par des militants politiques, continuent de manifester dans la rue pour dénoncer l’inaction des autorités après ce crime odieux, exiger justice et crier vengeance pour leur camarade tué a l’intérieur d’un centre universitaire.
Ces étudiants qui manifestent depuis une semaine à Port-au-Prince, parfois, violemment, étaient à nouveau dans les rues ce vendredi et cela s’est mal passé. La police est intervenue brutalement pour réprimer la manifestation des étudiants, à coup de gaz lacrymogène et des tires à balles réelles. Au moins trois étudiants en sont sortis blessés.
Malgré l’option de la répression renforcée prise par la police qui ne tolère aucune manifestation anti-gouvernementale, depuis quelques temps, les protestataires promettent de maintenir la mobilisation jusqu’à ce que lumière soit faite sur l’exécution de Grégory Saint-Hilaire et de l’ex-bâtonnier de Port-au-Prince, Me Monferrier Dorval exécuté, lui aussi, le 28 août dernier, chez lui à Pèlerin.
Accusé de passivité face aux bandits armés et des policiers qui commettent des crimes abominables dans le pays, le président Jovenel Moïse a dit comprendre la frustration des étudiants, mais les appelle au calme et a la sérénité.
Il a déploré les actes de violence qui ont émaillé les mouvements de protestation des étudiants qu’il a tenté de rassurer en indiquant que des instructions ont été passées aux autorités judiciaires et policières en vue d’élucider les circonstances de l’assassinat de Grégory Saint-Hilaire.
Dénonçant l’impunité érigé en système dans le pays, il a impunité ce qui se passe dans le pays a un système instauré en Haïti depuis 1986, consistant, selon lui, à tout détruire pour faire passer des revendications.
Des professeurs de l’Ecole Normale Supérieure ont dénoncé vendredi l’inaction des autorités judiciaires qui n’ont rien fait jusqu’ici pour faire la lumière autour de l’exécution de l’étudiant de l’ENS, Grégory Saint-Hilaire.
Dans une note de presse de protestation rendue publique ce vendredi dont RHINEWS a obtenu copie, les professeurs de l’ENS ont estimé travers ce crime odieux, le pouvoir, le PHTK et alliés prouvent leur incapacité à assurer la sécurité de la population.
Appelant le rectorat de l’Université d’Etat à assumer ses responsabilités en intentant une action judiciaire, les professeurs ont condamné l’impunité dont jouissent les auteurs, les co-auteurs et les commanditaires des crimes commis dans le pays.
Des professeurs et des étudiants ont manifesté ce vendredi à Port-de-Paix (Nord-Ouest) en vue d’exiger que justice soit rendu à Grégory Saint-Hilaire. Ils ont dénoncé le laxisme dans le traitement des exécutions d’opposant au régime en place qui, selon eux, tente de minimiser tous les actes abominables posés par ses ‘’sbires.’’