Par Jacques Kolo,
Port-au-Prince, le 13 octobre 2020 –(RHInews)- L’assassinat sauvage le 12 octobre dernier du responsable de sécurité de l’ex-sénateur Youri Latortue, Elias Eric Diogène soulève l’indignation et la colère des citoyens, face à l’insouciance des autorités du pays.
Cette attaque apparemment planifiée au cours de laquelle le gardien du bâtiment a été également blessé grièvement par balles, viserait vraisemblablement le responsable du parti “AAA”, Youri Latortue qui joue un rôle prépondérant dans la mobilisation anti-Jovenel, selon ses proches.
- Latortue qui impute ce crime au pouvoir en place, indique que l’attaque au cours de laquelle son chef de sécurité a été tué sur le champ après avoir reçu au moins quinze (15) balles, le visait personnellement.
Dans la foulée des réactions, Huit (8) partis politiques de l’opposition déclarent apprendre avec consternation l’assassinat crapuleux d’un agent de sécurité rapproché de l’ex-sénateur Youri Latortue, dans les environs de Delmas 64.
“Les bandits armés qui sèment la terreur ont décidé de passer à une étape supérieure en décidant d’éliminer physiquement les dirigeants de l’opposition au pouvoir de Jovenel Moïse”, dénoncent les partis politiques suivants : FUSION, AAA, INIFOS, SDP, OPL, VERITE, VEYE Yo et INITE.
“S’agit-il d’un simple accident ou le résultat de menaces publiques faites récemment par Jovenel Moise à ses adversaires politiques”, se questionnent les signataires de la note, ajoutant que les commanditaires de ces crimes ne pourront jamais éliminer toute la population.
Ces attaques de front, loin de nous décourager, renforcent davantage notre détermination à faire avancer la lutte pour un changement véritable à travers le renversement des dirigeants étatiques qui font preuve d’incompétence dans la conduite des affaires de la nation.
Enumérant des cas d’assassinats spectaculaires survenus dans le pays, notamment ceux du bâtonnier Monferrier Dorval, de l’étudiant Gregory Saint-Hilaire, les signataires de cette note publique estiment qu’il est plus qu’urgent de lutter pour un changement dans le pays.
“A ceux de l’intérieur et de l’extérieur qui veulent forcer les démocrates haïtiens à participer dans des élections dans un climat délétère, nous les partis politiques signataires, nous disons non””, écrivent-ils, évoquant la nécessité pour tous les citoyens de se tenir debout pour dire c’en est trop. Cela ne peut plus durer !
L’ex-sénateur Antonio Cheramy qui réagit ce mardi 13 octobre 2020, indique que le parti au pouvoir, le PHTK a un projet de mort pour le pays, notamment pour ceux qui sont contre la politique antinationale et anti-peuple de Jovenel Moïse.
“Des étudiants, des professeurs, des personnalités connues, des militants sont assassinés par des sbires du président Jovenel Moïse.” Il dit déplorer l’assassinat crapuleux de l’agent de sécurité du sénateur Latortue qui est également un membre influent du Secteur Démocratique et Populaire.
Don Kato demande à toute la société de faire front commun pour combattre ce régime sanguinaire qui, déclare-t-il, reçoit l’appui d’un secteur de la communauté internationale.
Pour sa part, l’ex-Colonel Himmler Rébu va dans le même sens tout en soulignant que ce crime est perçu comme un message clair envoyé non seulement à Youri Latortue, mais aussi à tous les militants et dirigeants de l’opposition au régime en place.
Il demande aux responsables de partis et groupements politiques de l’opposition de faire preuve de prudence. Car, dit-il, la liste des personnalités politiques dans ce secteur à abattre est très longue.