PORT-AU-PRINCE, dimanche 11 juin 2023– Environ deux semaines après avoir déclaré qu’il n’avait jamais sollicite une intervention militaire en Haïti, mais « un accompagnement robuste », Ariel Henry a de nouveau demandé l’envoi d’une force spéciale au pays.
Dans une correspondance au secrétaire général des Nations-Unies en date du 9 octobre 2022, Henry a déclaré : »Au nom du Gouvernement que j’ai l’honneur de diriger et au nom du peuple haïtien j’en appelle à la solidarité agissante des pays amis d’Haïti qui ont la capacité de déployer sans délai une force spécialisée armée internationale pour faire face à la crise humanitaire, notamment en assurant la libre circulation de l’eau, du carburant, de la nourriture et des fournitures médicales depuis les principaux ports et aéroports jusqu’aux communautés et aux établissements de soins ».
Rentré vendredi du sommet Etats-Unis/CARICOM, Ariel Henry a révélé qu’il avait réitéré au Conseil de sécurité des Nations-Unies sa demande de l’intervention d’une force multinationale spéciale pour aider le pays à faire face à l’insécurité entretenue par des gangs armés.
« Dans le cadre des discussions en cours concernant cette force multinationale, j’ai envoyé, avec le soutien du gouvernement et du Haut Conseil de transition (HCT) et après consultation de certains partenaires, une lettre au Secrétaire général de l’ONU pour réitérer notre demande faite en octobre dernier », a déclaré M. Henry.
Ariel Henry a déclaré qu’il « poursuivait » les contacts internationaux concernant sa demande d’assistance internationale, soulignant que la Jamaïque avait réaffirmé sa volonté de participer à « cette force multilatérale spéciale ».
« Le rétablissement d’un climat de sécurité reste urgent et impératif si nous voulons nous rendre aux urnes et vivre une vie normale », a-t-il déclaré, ajoutant que « la situation dans notre pays reste préoccupante ».
Il a clairement indiqué que lors de ce sommet, les discussions étaient franches et que toutes les questions prévues avaient été discutées, y compris l’énergie, la crise climatique, le trafic d’armes et la sécurité alimentaire.
« Les participants ont fait preuve d’empathie pour les victimes des récentes inondations survenues en Haïti et ont démontré leur volonté de leur venir en aide », a-t-il ajouté, notant que les États-Unis avaient décidé de prolonger la loi Hope, qui expire en 2025, qui permet à Haïti d’exporter des produits textiles et des câbles sans droits de douane ni quotas vers les États-Unis.
Une « bonne nouvelle » pour le secteur textile, qui a « beaucoup souffert », a estimé Ariel Henry, soulignant également que les États-Unis ont annoncé une aide supplémentaire de 53,7 millions de dollars pour répondre à la crise humanitaire, dont 10,5 millions de dollars iront à l’agriculture entre autres.
Selon les Nations-Unies et les organisations locales de défense des droits humains, il y aurait plus de deux-cents gangs criminels actifs dans le pays et plus de cinq-cents mille armes a feux de différents calibres en circulation.
A part du gang de Laboule 12 qui a été mis en déroute après que son chef ‘‘Ti Makak’’ ait été tué, les autres bandes criminelles continuent d’opérer, notamment au niveau de la troisième circonscription de Port-au-Prince, à Canaan au Nord de la capitale et à Carrefour où la population s’est mobilisée pour les repousser.