Port-au-Prince, vendredi 6 août 2021– Pour Pierre Espérance, Ariel Henry, premier ministre de facto imposé par le Core Group et soutenu par le clan des “jovenelistes,” incarne la continuité de la politique de Jovenel Moïse, assassiné le 7 juillet dernier.
“Cette politique est fondée, selon M. Espérance, sur les violations systématiques des droits humains, de la constitution, la banalisation de la vie et la démolition de toutes les institutions républicaines entre autres.”
“Instrumentalisé par une frange de la communauté internationale et associé aux ‘’jovenelistes, Ariel Henry est en mission pour pérenniser les pratiques politiques ayant conduit le pays à la catastrophe institutionnelle, sociale et politique- Ces pratiques, soutient le défenseur des droits humains, sont rejetées par la majorité des haïtiens qui réclame un changement de système et une transition de rupture.’’
Selon M. Espérance, c’est dans cette dynamique continuité et cette persistance dans la défaite et l’échec que le chef du gouvernement de facto inscrit son action. ‘’C’est pour obéir à cette dynamique qu’un commissaire du gouvernement intérimaire placé sous la férule des ‘’jovenelistes’’ s’autorise de persécuter certaines personnalités du monde religieux et du secteur politique en décernant de manière illégale des mandats a leur encontre en dehors du délai légal de flagrant délit.
‘’Il est vrai que personne n’est au-dessus de la loi et que nous soutenons tous les efforts visant a faire le jour sur l’assassinat de l’ancien président afin d’identifier tous les coupables et de les traduire en justice, mais nous ne pouvons pas cautionner que le chef du parquet continue de violer les droits des citoyens,’’ déclare Pierre Espérance.
Le directeur exécutif du réseau national de défense des droits humains (RNDDH) se dit particulièrement inquiet pour l’avenir démocratique du pays en constatant que, ceux qui, hier encore se battaient pour une transition de rupture, sont en train de composer, en catimini, avec Ariel Henry pour l’aider a assurer la continuité du régime PHTK, accusé d’avoir presque tout ruiné en dix ans de pouvoir.
‘’Comment les apôtres du changement de système et de la transition de rupture vont-ils demander aux haitiens d’embarquer avec le régime en place dans des élections bidon et un référendum pour une nouvelle constitution que voulait Jovenel Moïse dont ils dénonçaient la politique, s’interroge Pierre Espérance.’’
Il se demande également si ces gens sont prêts à cautionner toutes les atteintes à la démocratie et aux droits de l’homme, les actes de persécution politique du régime en place juste pour se faire représenter au sein d’un gouvernement sans avenir et qui n’inspire pas confiance.
‘’Comment peuvent-ils passer aussi facilement de la transition de rupture a la cohabitation pour la continuité ‘’Tet Kale ?’’ se demande Pierre Espérance.
Pierre Espérance dit souhaiter que les acteurs politiques et de la société civile fasse taire leurs ambitions personnelles pour privilégier les intérêts du pays en s’attelant à trouver rapidement une entente pour résoudre la crise afin de commencer à poser les bases d’une véritable transition démocratique.