Port-au-Prince, 27 décembre 2020- Pour le porte-parole du Secteur Démocratique et Populaire (SDP) et membre de la Direction Politique de l’opposition (DIRPOD), Me André Michel, le pays n’a jamais vécu une telle calamité que celle que lui imposent le régime du PHTK et alliés conduit par Jovenel Moïse.
Faisant une analyse critique de la situation globale du pays, M. Michel a estimé que depuis son arrivée au pouvoir, le président Jovenel Moïse s’est évertué a démantelé toutes les institutions régaliennes du pays pour diriger le pays tout seul.
‘’Quand Jovenel Moise est arrivé au pouvoir, toutes les institutions démocratiques étaient en place. Le parlement était en Fonction. Les collectivités territoriales étaient en Fonction. Il y’avait un DGPNH avec un mandat Constitutionnel. Les institutions financières fonctionnaient à plein Régime. Aujourd’hui, à 44 Jours de la fin du Mandat constitutionnel de Jovenel Moïse, tout est à terre, a-t-il déclaré.’’
Selon lui, ‘’Nous sommes donc face à un président qui a littéralement détruit toutes les institutions démocratiques pour réunir entre ses mains tous les pouvoirs de l’Etat, contrairement à l’article 136 de la constitution qui le charge d’assurer le fonctionnement régulier des institutions du pays.’’
Notant qu’entre Janvier 2020 à nos jours, Jovenel Moise a pris 44 décrets et 36 arrêtés dans des domaines divers qui, en principe, relèvent de la compétence du Parlement, André Michel a souligné que le président Jovenel Moise, a violé la Constitution au moins 80 fois.
Il a fait remarquer que la justice est dysfonctionnelle en raison d’un ensemble de mouvement de grève enregistré dans le secteur au cours de l’année 2020 alors que les assassinats, les massacres et les enlèvements contre rançon se sont multipliés sans que les autorités politiques et policières ne parviennent à les freiner.
André Michel a dénoncé ce qu’il appelle la connivence qui existe, dit-il, entre des dirigeants de l’Etat et des gangs armés qui terrorisent impunément les citoyens à travers le pays.
Citant des chiffres du RNDDH, il fait état de 938 personnes ont été tuées dans le cadre de l’Insécurité généralisée et programmée au cours de l’année 2020. Plus de 185 personnes ont été assassinées dans des Massacres d’Etat perpétrés au Pont-Rouge et à Cité Soleil. Dans ces massacres, 25 femmes et 5 enfants ont été tués par la fédération des Groupes Armés, G 9, dirigée par Jimmy Cherizier (BBQ), un chef de gang proche du Pouvoir, a-t-il souligné.
En attendant d’avoir des chiffres pour le quartier historique du Bel-Air qui subi plusieurs attaques du ‘’G-9 an fanmi e Alye,’’ plus de trois-cent-six (306) personnes ont péri dans des massacres d’Etat perpétrés dans la zone métropolitaine pendant les deux dernières années précise M. Michel qui a cité toujours le RNDDH. ‘’Le Gouvernement a donc transformé le Pays en un abattoir humain, arguant que les Droits Humains ont été mis entre parenthèses.’’
Dans son analyse, André Michel a décrit une situation économique exceptionnellement difficile aggravée, dit-il, par la libéralisation du Marché qui a contribué à accélérer la dépendance économique Nationale. La production diminue chaque année alors que l’aide et l’importation augmentent. Aucun support technique et financier n’a été apporté par l’Etat au Secteur Agricole. Sur plan structurel, le ministère de l’Agriculture ne fonctionne presque pas, selon l’opposant politique.’’
En guise de perspective, André Michel qui participait à l’émission ‘’Ranmase’’ présentée par Jean Monard Métellus sur radio Caraïbe, a signalé qu’au regard des articles 134-2 de la constitution et 239 du décret électoral du 2 Mars 2015, le mandat constitutionnel de Jovenel Moïse prendra fin indiscutablement le 7 février 2021.
C’est en vertu de ces dispositions légales que des sénateurs élus pour six (6) ans et certains députés élus pour quatre (4) dont l’élection a eu lieu en retard, ont quitté le parlement prématurément, précisant qu’il ne saurait y avoir deux poids deux mesures en matière d’application constitutionnelle et que la même règle s’applique à Jovenel Moïse aussi.
Il a également annoncé une mobilisation citoyenne qui sera déroulée sous les regards d’observateurs internationaux à partir du mois de janvier en vue du respect de la constitution tandis que les efforts se poursuivent au niveau des forces démocratiques pour aboutir à un consensus nécessaire à la mise en place d’un gouvernement de transition.