André Michel dénonce l’échec du CPT et l’emprise des gangs en Haïti…

Andre Michel,, Avocat et dirigeant du SDP...

PORT-AU-PRINCE, mardi 15 avril  2025-André Michel, porte-parole du Secteur Démocratique et Populaire (SDP) et signataire de l’Accord du / 21 décembre, dénonce l’aggravation de la crise sécuritaire et politique en Haïti. Il affirme que « les chefs de gangs et leurs alliés tapis dans l’ombre sont aux portes du pouvoir à Port-au-Prince », conséquence directe, selon lui, de « l’échec total du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) dans tous les domaines ».

Michel qualifie le CPT de « discrédité et délégitimé » à cause de plusieurs scandales, notamment celui de la Banque Nationale de Crédit (BNC), la vente de postes dans l’administration publique, et l’utilisation abusive des fonds d’intelligence. Il pointe également l’extension des zones contrôlées par les gangs, l’augmentation des massacres et des assassinats ciblés contre la population civile. Il appelle à une « action diplomatique concertée dans un délai raisonnable » et exhorte le Groupe de personnalités éminentes (GPE) de la CARICOM à « assumer ses responsabilités ». Sa position reste sans ambiguïté : « Pas de dialogue avec les gangs ! Pas de négociation avec les gangs ! »

Au cœur de cette montée en puissance se trouve la coalition criminelle Viv Ansanm, dirigée par l’ancien policier Jimmy Chérizier, alias « Barbecue ». Formée en septembre 2023, Viv Ansanm regroupe plusieurs groupes armés parmi les plus violents du pays, dont “G9 an Fanmi e Alye”, 400 Mawozo et Kraze Baryé. La direction de cette entité criminelle inclut des figures recherchées par les autorités américaines, comme Vitel’Homme Innocent, actuellement sur la liste des dix fugitifs les plus recherchés du FBI.

En 2024, les Nations Unies ont attribué à Viv Ansanm plus de 5 600 morts, 2 200 blessés et près de 1 500 enlèvements. Le groupe est également responsable d’évasions massives dans les prisons nationales, d’incendies d’infrastructures vitales et d’attaques ciblées contre les institutions de l’État, contribuant notamment à la démission forceedu Premier ministre Ariel Henry. En décembre 2024, une attaque lors de la réouverture de l’hôpital universitaire d’État d’Haïti s’est soldée par la mort de deux journalistes et d’un policier.

Malgré un embargo officiel sur les armes, Viv Ansanm continue de s’approvisionner via un réseau transnational s’étendant jusqu’en Floride. Des armes sont légalement acquises aux États-Unis avant d’être acheminées clandestinement à Haïti, notamment par le port de Port-de-Paix. Ce trafic alimente une machine de guerre qui se finance également par des rançons, des prélèvements illégaux sur les activités économiques locales, et des complicités politiques.

André Michel rappelle que des documents transmis à la CARICOM ont révélé que des propositions formulées par des membres ou alliés de Viv Ansanm ont été intégrées dans les discussions politiques en cours, révélant des liens directs entre des gangs et des acteurs politiques, notamment du Parti Haïtien Tèt Kale (PHTK). Pour Me André Michel, cette situation est inacceptable et met en péril la transition démocratique. Il avertit qu’aucune solution durable ne peut émerger d’un dialogue avec des groupes armés responsables de crimes de masse et d’un effondrement de l’autorité étatique.