Par père Jean-Miguel Auguste,
Port-au-Prince, jeudi 16 décembre 2021– Durant le weekend écoulé, un article paru dans le journal le New-York Times sous la plume de Maria Avi-Habib intitulé “Le Président Haïtien dressait une liste de narco-trafiquants. Ses tueurs l’ont saisie” fait la Une sur les réseaux sociaux et dans la presse locale comme si les choses louches et criminelles dites et décrites dans ce journal étaient des RÉVÉLATIONS. Was that news? Adye… Ce que cette journaliste, peut-être, ne sait pas, c’est que tout se sait chez nous. Dans notre Haïti tout le monde sait qui est qui et qui fait quoi, comment, quand, pourquoi, où et avec qui. Elle ignore que “Moun ap sere kras manje pou ou, men pa pawòl”. Tout moun konn tout moun.
Cet article aurait pu être mieux écrit et documenté, et depuis longtemps svp, par un journaliste du Nouvelliste ou du National ou par n’importe quel grand éditorialiste ou chroniqueur radiophonique s’il n’y avait pas la peur ou la corruption ou la complaisance à les dissuader.
Aujourd’hui, je les entends tous citer le NewYork Times comme si c’était des faits qu’ils ne connaissaient pas. Quelle audace et lâcheté ! La réalité c’est que, dans notre société, le ” kase fèy kouvri sa” traverse si fortement notre culture, que cette mentalité nous paralyse et nous rend moralement complice de l’arrivée et du maintien au pouvoir de ces renégats et de ses bandits légaux et alliés.
Quant à la journaliste du NewYork Times, puisque l’article est publié en anglais et en francais, qui essaie de faire passer le Président Jovenel Moïse pour un CONVERTI ou pour un SAUVÉ de la dernière minute à la manière du ” Bon larron” dont parlent les Saintes Écritures dans l’histoire de la Passion du Christ, elle se trompe et ce serait même osé de sa part, puisqu’elle est en mission commandée de vouloir prendre ainsi les Haïtiens pour des imbéciles ou des canards sauvages.
Madame la journaliste américaine, votre Ambassade à Port-au-Prince possède, et de toujours, la longue liste de tous ceux et celles en Haïti qui pataugent, depuis le temps des Duvaliers jusqu’à nos jours, dans la corruption, dans la criminalité, dans le blanchiment d’argent, dans les trafics des armes, des organes humains et de la drogue. Et quand elle intervient en “gwo ponyèt” pour mettre des bandits légaux et des inculpés au pouvoir, elle le fait sciemment et en toute connaissance de cause, commettant ainsi un grave crime contre la SOUVERAINETÉ du Pays et contre le peuple haïtien. Ainsi pas la peine de faire parler quatre hauts fonctionnaires et conseillers IMAGINAIRES de Jovenel pour corroborer votre histoire sortie tout droit du tiroir d’un laboratoire ou d’un cable diplomatique ou de la poche d’un HIGH-TECH.
En effet, membre actif de la Mafia Haïtienne La Familia, et n’étant pas arrivé au pouvoir pour ses mérites et pour ses qualités mais tout simplement choisi, financé, élu, soutenu et imposé par la pègre de la région, l’inculpé (depuis 2013) Jovenel Moïse devait et de fait connaissait les règles du jeu de “pwenn fèpa, mò rèd”. Et nous refusons de croire que ce fut qu’à la fin de son mandat que le Président de facto Jovenel Moïse aurait fait préparer la liste des trafiquants de drogue pour la donner aux Américains. Depuis toujours, Jovenel avait la liste de ses amis, de ses parrains, de ses patrons et de ses bienfaiteurs. C’était dans sa tête et dans son coeur et non dans un tiroir de son bureau.
Du 7 Février 2017 à son assassinat par des Colombiens le 7Juillet 2021, combien de voleurs, de dilapidateurs des finances de l’État, de trafiquants d’armes et drogues, Jovenel avait fait arrêter, juger et condamner ? Aucun, sauf son chauffeur privé et son homme de confiance Mathieu Joseph surnommé Tinwa, arrêté le 3 mars 2021 à Miragoâne ainsi que Peterson Benjamin par des agents de la DEA sans aucune implication du BLTS et des officiels haïtiens.
Who this Maria is kidding?
This journalist can’t fool anyone. Président Jovenel Moïse ne peut être réhabilité aux dépens des autres membres de la FAMILIA. Durant sa présidence, il n’a pas su se défaire de son lourd, sulfureux et ténébreux passé. Pourtant les occasions ne manquaient pas… Dommage, il l’a payé de sa vie. Sa mort brutale, son assassinat odieux nous révolte encore. Mais comme disait le SAGE ” DIS-MOI QUI TU FRÉQUENTES, ET JE TE DIRAI QUI TU ES.”
A qui veut l’entendre, nous le disons fort et haut que le parti PHTK, consorts et alliés sont condamnés à disparaitre avec toutes leurs affiliations. Ils ont fait trop de mal au Pays. Ils peuvent changer de nom et de sigle mais ce sera toujours du pareil au même.
Pour la renaissance et la paix en Haïti, certains personnages et acteurs politiques actuels doivent nécessairement et absolument, volontairement ou involontairement se retirer par devant la scène politique comme l’avaient fait certains barrons avant eux, même quand la tentation d’y revenir est encore grande.
L’histoire et la Sagesse nous enseignent de partir à la retraite quand nous avons encore un peu de pouvoir et des moyens de négociations. La chanson de Charles Aznavour nous rappelle bien “qu’il faut savoir quitter la table quand elle est desservie.”
Notre problème, aujourd’hui, est que la chose publique est kidnappée dans sa gestion par des bandits, des amateurs, des ineptes et des voyous. Le pire, c’est que parmi eux figurent des personnalités à l’égard de qui la société ne devrait avoir aucun doute. Ce sont alors des gens qui fonctionnent à l’envers. Et l’exemple le plus récent est l’incident qui s’est produit lundi soir, dans la localité de Samari non loin du Cap-Haïtien, où un grand camion transportant de l’essence a eu un accident de la route. La population, au lieu d’apporter du secours au chauffeur et malgré les avertissements de ce dernier d’une possible explosion vu le degré d’inflammabilité du pétrole, décida de s’en emparer en perçant des trous dans la citerne avec des “PIKOI”. Quelle aberration! Quelle sottise! Quelle imprudence! Quelle inconscience! Et ce qui devait arriver arriva. L’essence
a pris feu et une terrible explosion s’ensuivit tuant une soixantaine de personnes, faisant de nombreux blessés et d’immense dégâts matériels.
Je suis extrèmement attristé par le nombre de victimes, mais en temps je suis vexé et sidéré, en effet, cet incident ne devait pas se produire. Ainsi, je ne peux m’empêcher de constater, de déplorer et de condamner l’effondrement moral du pays et l’ignorance primaire d’une couche importante de la population, qui ont conduit à cette nouvelle catastrophe.
L’adéquation entre piller les caisses de l’Etat et piller un camion de carburant est facile à faire, quand voler, violer, tuer, assassiner, kidnapper, braquer deviennent les nouvelles normes des dirigeants et des dirigés.
Depuis la rareté provoquée des produits pétroliers en Haïti, ces incidents malheureux se produisent et se multiplient partout dans le Pays dans l’indifférence la plus totale de nos de facto.
Il est temps, mes chers concitoyens et mes chères concitoyennes, de renverser ces murs de l’indignité, de l’incompétence, du vol et de la corruption pour les remplacer par la compétence, la clairvoyance, l’intégrité et la BONNE GOUVERNANCE.
PRÉSENTER DES CONDOLÉANCES ÉMUES ET DÉCRÉTER TROIS JOURS DE DEUIL NATIONAL POUR DES GENS QUI SONT MORTS EN VOLANT DE LA GASOLINE, COMME LE CONFIRMENT LES VIDÉOS, EST DE LA PURE DÉMAGOGIE, DE L’INDÉCENCE ET DE L’IMMORALITÉ. Le Gouvernement devrait déplorer l’incident et les pertes en vie humaine, aider les propriétaires à reconstruire leurs maisons parties en fumée, mais aussi et surtout vivement condamner cette pratique de piller les camions en panne sur les routes nationales.
POURQUOI VOLER, PILLER ET TUER N’EST PLUS CHOQUANT CHEZ NOUS?
C’est le moment ou jamais de nous débarrasser de tous ces dirigeants qui ont détruit les boussoles morales, civiques et patriotiques de ce pays et d’éduquer, de nourrir, de créer et de donner des emplois à ce peuple pour qu’il cesse de troquer sa vie contre quelques sous.
A LA VEILLE DE LA NOËL, LE PAYS VA MAL. Le PAYS se meurt. Les voleurs et les assassins sont partout. Mais fait nouveau l’une des plus grandes mafias du pays, LA FAMILIA, est finalement dénoncée par la Presse Américaine. Est-ce un changement réel de paradigme ou tout simplement une lutte fratricide, pour le pouvoir, entre un ancien président et son premier ministre, tous deux escrocs?
Le ciel d’Haïti semble, aujourd’hui, s’assombrir et les représailles et les règlements de compte vont être mortels sauf si des ARCS-EN-CIEL intervenaient ou s’entreposaient pour dissiper les nuages et annoncer le commencement du PRINTEMPS D’HAÏTI.
L’Accord de Montana est une option comme une action militaire en est une autre. Mais la vraie option est celle du peuple haïtien et du Petit Reste à travers une action ou Révolution décisive que j’appellerais: “L’AN PROCHAIN À VERTIÈRES !”