Libérer Haïti du joug du terrorisme : une lutte pour la dignité et la survie nationale, une obligation citoyenne

PH

Éditorial

PORT-AU-PRINCE, mercredi 1er janvier 2024– L’histoire d’Haïti est jalonnée de luttes héroïques pour la liberté et la dignité humaine. Nos ancêtres, face à l’oppression impitoyable des colons français, ont défié l’ordre mondial de leur époque en brisant les chaînes de l’esclavage et en proclamant l’indépendance nationale en 1804. Jean-Jacques Dessalines, père fondateur de la nation, proclamait : « Je veux que la liberté de mes compatriotes soit ma gloire. » Aujourd’hui, Haïti fait face à un autre défi existentiel : le terrorisme orchestré par “Viv Ansanm” et leurs alliés, un fléau qui menace de détruire les fondements mêmes de la nation.

En 2024, les chiffres glaçants des victimes de la violence criminelle dressent un tableau d’une nation en souffrance. Plus de 6 000 vies ont été fauchées, près d’un million de personnes déplacées, des écoles et des universités incendiées, des hôpitaux réduits en cendres, des lieux de culte profanés et incendiées, des installations policières, des prisons détruites et des marchés publics transformés en champs de ruines. Ces actes de barbarie, exécutés par Viv Ansanm, trouvent leur soutien dans des secteurs corrompus de la société haïtienne, qu’il s’agisse d’acteurs économiques, de figures politiques ou d’intérêts internationaux complices.

Sans doute. la comparaison avec l’esclavage colonial est poignante. Sous la férule des colons français, nos ancêtres enduraient le travail forcé, les châtiments corporels et la privation de toute liberté. Aujourd’hui, le peuple haïtien vit une forme contemporaine d’esclavage, dominé par la peur, le déplacement forcé, l’exclusion et la destruction systématique de son tissu social et économique. Les terroristes et leurs alliés maintiennent un contrôle par la violence criminelle et structurelle, reproduisant un cycle d’oppression et de désespoir.

Compte tenu de  cette dure réalité, l’exemple de nos ancêtres nous interpelle. Leur victoire sur l’armée la plus puissante de l’époque n’était pas qu’une question de force brute, mais aussi de dignité, d’unité, de résilience éintellkgence. Comme l’a déclaré Toussaint Louverture : « En me renversant, on n’a abattu à Saint-Domingue que le tronc de l’arbre de la liberté, mais il repoussera, car ses racines sont profondes. »

Aujourd’hui, cette leçon de courage et de détermination doit inspirer le peuple haïtien. La lutte contre le terrorisme de Viv Ansanm et alliés nécessite une résistance active et organisée à tous les niveaux. Cela commence par la dénonciation des complicités au sein des élites économiques et politiques, par l’union des forces populaires, et par une coopération sincère avec des partenaires internationaux qui respectent la dignité des Haïtiens et la souveraineté nationale.

Cependant, cette lutte ne sera pas facile. La terreur a profondément enraciné un sentiment d’impuissance et de division. Les institutions de l’État sont affaiblies, les moyens financiers et logistiques font défaut, et la population, épuisée par des décennies de crises, lutte pour sa survie quotidienne. Mais, comme l’écrivait Aimé Césaire : « Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte. »

Ceux qui, en Haïti, perpètrent des crimes abominables contre une population civile sans defense doivent abandonner leurs illusions : leur règne de terreur est condamné à une fin imminente et brutale. Se targuer d’une capacité à massacrer un peuple désarmé, à violer collectivement femmes et filles, à piller et détruire les biens publics et privés, ou encore à imposer une violence inhumaine à des innocents tout en paralysant l’État, n’est pas un pouvoir véritable. Ce n’est qu’un fouet, un instrument de domination temporaire, voué à se briser sous le poids de la révolte qu’il engendre.

Ils doivent comprendre que chaque acte de barbarie, chaque humiliation infligée, chaque vie brisée alimente une colère populaire grandissante, comme un volcan silencieux accumulant sa force avant l’éruption.

L’histoire d’Haïti est marquée par des exemples éclatants de ces réveils populaires. Les révoltes des esclaves ayant mené à l’indépendance de 1804, les soulèvements contre les dictatures, et d’autres mouvements révolutionnaires ont montré que, lorsqu’un peuple opprimé atteint son seuil de tolérance, aucune tyrannie, aussi brutale soit-elle, ne peut survivre à la volonté collective de justice.

Pour les terroristes de Viv Ansanm et leurs commanditaires, ce réveil populaire ne sera pas une simple contestation. Ce sera un raz-de-marée, un châtiment inéluctable où le peuple, las de souffrir et de saigner, réclamera des comptes. Déjà, des signes annonciateurs se manifestent : des communautés commencent à s’organiser, à résister, à défier l’oppression malgré les risques. Ces premiers éclats ne sont que le prélude d’une révolte plus large, un mouvement inexorable qui finira par balayer les oppresseurs avec la force implacable de la justice populaire.

Ils doivent se préparer à affronter cette justice, qui ne sera ni négociable ni évitable. Comme au temps de l’esclavage, lorsque les chaînes furent brisées par une détermination collective, les oppresseurs actuels découvriront à leurs dépens que le peuple haïtien, même dans ses moments de plus grande vulnérabilité, conserve une résilience et une capacité à renverser les tyrans. Les crimes qu’ils ont commis ne resteront pas impunis, et le jour où cette révolte éclatera, aucune richesse, aucun réseau de complicités, aucune forteresse ne les protégera de la colère d’un peuple enfin libéré.

Il est impératif de briser ce cycle de destruction pour offrir aux générations futures un pays vivable. Cela implique la reconstruction des infrastructures détruites, la réhabilitation des écoles et des hôpitaux, et la création d’un environnement sécurisé où chaque Haïtien peut vivre sans craindre pour sa vie. C’est aussi un combat pour l’avenir, pour que les enfants et petits-enfants de cette terre puissent hériter d’une nation où ils pourront s’épanouir en paix et en dignité.

En définitive, comme nos ancêtres l’ont fait il y a plus de deux siècles, il appartient au peuple haïtien de se lever, uni et déterminé, pour libérer le pays du joug du terrorisme. Ce combat, bien que difficile, est une obligation historique et morale. Car, comme l’a dit Dessalines : « Liberté ou la mort. »