Par Daly Valet,
Port-au-Prince, 3 mars 2021- Haïti a touché le fond. J’ai vu s’écrouler et s’effondrer, dans l’espace d’un règne politique, tous les attributs qui définissent un pays au double plan du droit interne et du droit international. Le crime organisé, a kidnappé la République.
C’est fini. Cas perdu. Rien à espérer de ce qui reste de l’Etat. La criminalité a pourri jusqu’aux moelles de notre société. Même l’international est ici pourri. Il nous faudra un jour demander des comptes au ” Blanc ” pour cette longue expérience politique ouvertement criminelle et mortelle qu’ils ont imposée au pays. On dirait de puissants croisés unis, solidaires, et surtout heureux de voir se réaliser enfin leur vielle mission, leur vieux rêve d’anéantissement du projet national haïtien né de la geste historique de 1804. Ils ont usé de tous les stratagèmes pour placer à des postes de commande de prétendus Haïtiens mandatés pour démanteler une République, spolier nos patrimoines, égorger un pays et crucifier tout un peuple.
Constat pessimiste, certes. Constat réaliste avant tout. Le défi du moment, évidemment périlleux et incertain, c’est l’organisation de la survie personnelle et la préservation de notre communauté accablée. Un vaste complot d’inspiration haïtienne et étrangère a fini par transformer en un purgatoire notre Haïti mythique, ce joyau fabuleux.
L’histoire et le temps ont fait de nous un peuple résilient. La victoire finale est à nous. L’adversité ne nous mettra jamais à genoux. Nous réussirons, tôt ou tard, par vaincre nos ennemis du dedans et du dehors. Il nous faudra tout construire, tout reconstruire et tout refonder. L’Haïtien lui-même est à penser, repenser et construire autrement par une éducation nouvelle. Ce sera l’œuvre de toute une nouvelle génération consciente, altruiste, dévouée, patriote et capable…
L’effondrement total a lieu. Les dégâts sont innombrables. L’heure de l’inventaire a sonné.