PORT-AU-PRINCE, mardi 22 août 2023- Les trois premières semaines du mois d’août 2023 ont été au top de l’horreur pour les populations vivant dans le voisinage de l’ambassade américaine, au Bel-Air, à Solino et à Carrefour Feuilles en parallèle, le nombre ahurissant de kidnappings réalisés pendant la même période. Les bandits ont tué, blessé, incendié, kidnappé de bon cœur… en toute impunité. Les mauvaises langues disent que dans ce même décor, il n’y a eu de changé que le chef d’orchestre et son assistant : ce ne sont plus Hélène Lalime et Jovenel, c’est aujourd’hui madame Salvador et Ariel. À bien réfléchir, peut-on vraiment mettre en doute cette croyance populaire selon laquelle à chaque fois que le mandat de la mission des Nations Unies en Haïti devrait être renouvelé, il y a une forte accélération dans l’insécurité organisée dans le pays? Cette fois-ci, disent-ils, c’est pour accélérer la venue de…la police kenyane !
Ni nuances ni manières
Les mêmes mauvaises langues disent que les évaluateurs high tech venus du Kenya, à peine atterris à l’aéroport François Duvalier, se sont directement rendus à l’ambassade américaine. Je n’y crois pas. Les services américains sont généralement plus nuancés, pas nécessaire d’être à ce point maladroits pour montrer qu’ils sont les vrais donneurs d’ordre ! Moi je crois, et je suis sincère, si vraiment ils ont été là-bas, c’était uniquement pour présenter leurs sympathies à cette mission étrangère pour ce qui s’est passé ces derniers temps dans leur voisinage. Les responsables de l’ambassade n’auraient jamais fait un tel pied de nez au zélé serviteur Ariouyou. Après tout Haïti est un État et, la demande avait été faite par tout un gouvernement. On ne fait pas ça, même à de mauvais laquais !
Une mission fast-food dit-on
Il semblerait que la délégation ne séjournera que trois jours dans le pays. Ce ne serait pas alors une mission de “reconnaissance” mais plutôt de simple connaissance avec les chefs, sous-chefs, octons, elatrye. Simple transmission de dossiers contenant les noms, adresses, photos, professions, manières (bonnes et mauvaises) des bandits intermédiaires destinés à porter tout le fardeau de cette lourde entreprise politico-maffieuse mise en place par les grands manitous qu’on n’ose pas encore mettre sur la liste des sanctionnés; encore que ceux qui ont été publiquement mis en cause n’ont qu’à opérer “un changement de comportement”. Humm !
Donc les agents locaux savaient tout. Ah, j’avais oublié tout le travail réalisé par l’avion canadien et le beau bateau de ce même pays ! Évidemment toute ambassade qui se respecte a des services de renseignements et, ceux-ci ont tout naturellement un contact permanent et sûr avec tous les bandits intermédiaires 24h/24. En ce qui concerne ceux portant cravates et mocassins de luxe, ils sont de la maison. C’est par ces canaux là que les journalistes reporters prennent rendez-vous avec nos pseudos bandits pour interviews et reportages. Le contraire eut été étonnant.
En repartant, le chef de la délégation sera, d’après moi, et, à partir des données recueillies, en devoir de réaliser une réunion d’évaluation avec son état-major, puis de soumettre une analyse sur les plans politique et technique au Président Ruto en précisant la ligne stratégique à adopter et, finalement dire sa vérité au Conseil de sécurité. À moins qu’on soit dans du faire semblant.
Faire semblant
Tous les grands acteurs de toute cette farce sont dans du faire semblant. Cynique, oui mais, ce sont des évidences.
Ariel Henry
Le docteur Ariel Henry a toujours dit à qui voulait l’entendre et, sur les dossiers essentiels _qu’il n’était pas autorisé_ à prendre des décisions que n’importe qui considérerait comme logique. En cela, il est un bon vieux chien fidèle. Il n’a jamais fait un seul geste allant dans le sens de la protection de la population. Il n’a pas été placé là pour combattre les bandits. Jamais une initiative; pas une seule dans ce sens. Consciencieux malgré tout, il sait que les personnes les plus souvent citées ne sont que de simples employés comme lui. Il serait injuste de s’attaquer à des confrères.
Le plus qu’il était autorisé à faire, il l’a courageusement fait le 7 octobre 2022 et, en grand genre: dans “le Moniteur” journal officiel de la République. Une force internationale est le bouclier le plus sûr pour organiser la farce de la sécurité rétablie pour enlever tout prétexte à tous ceux qui ne voudront pas servir de décoration dans un semblant d’élections.
Le Kenya
Très bonne affaire sur le double plan politique et économique pour le Président William Ruto de ce pays-frère, tout englué qu’il est avec l’opposition et les inquiétudes économiques pour son futur.
Quant aux hommes des forces de police de ce pays, je suis très curieux de voir comment ils vont entrer dans la danse. Ne dit-on pas en Haïti apre dans tanbou lou ? Après tout, c’est à eux de résoudre cette terrible équation du prestidigitateur du nom d’Antonio Guterres, inventeur d’une force de police avec des moyens militaires . Ala traka pou lave kay tè papa !
Antonio Guterres
En tant que Secrétaire général de l’ONU, il se propose d’envoyer en Haïti une force armée “non onusienne” pour détruire des gangs qui ont plus de 10000 morts, des centaines de milliers de blessés physiques et psychologiques, des centaines de milliers de déplacés sur leur conscience. Au départ, il n’y est pour rien. L’ONU, il ne connaît pas. Il n’est pas engagé. Ah la belle trouvaille d’une force de police avec des moyens militaires ! GÉNIAL.
C’est Ariel et les américains…ce n’est pas le Secrétaire général !
Les américains
J’ai une froide admiration pour les dirigeants américains. Ils sont pragmatiques et ont un sens militaire de l’objectif. Quand celui-ci est politique, ils sont déterminés et peuvent devenir féroces si nécessaire. Ils ont une passion pour les traîtres dans les pays étrangers. Le président Georges W. Bush l’avait dit avec une froide détermination: ” toutefois, nous ne faisons jamais confiance à ces traîtres une fois notre mission terminée “
Plus l’échéance de 2024 approche plus ils deviennent nerveux et…sérieux. Haïti bizarrement prend de l’importance, une très grande importance dans cette campagne américaine. Il serait périlleux de chercher à les mener en bateau… même de manière inconsciente. Les canadiens l’ont si bien compris qu’ils se sont mis soigneusement de côté. Le président du Kenya pour des raisons de politique intérieure et certains aspects économiques a décidé d’entrer dans ce bal de la mort. Pour les américains Haïti c’est maintenant du sérieux et c’est là que ceux-là qui pensent pouvoir faire du mèt dam sont mal inspirés.
Le dindon de la farce
Comme Jovenel Moïse, Ariel Henry est mal conseillé. Je dirais même pire que Jovenel Moïse. Je voudrais que mon cher docteur se rappelle que dans une lettre ouverte je lui avais dit qu’il est entré dans un projet perdant. À la Jamaïque je lui ai fait le message par Saurel Jacinthe et par Alix Richard: sa seule vraie chance est de se faire envoyer par le 21 décembre au collège présidentiel. Plus les “intelligents” avancent dans leur projet plus je vois que mon calcul était le bon. J’ose aujourd’hui affirmer: LA SEULE PLANCHE DE SALUT.
Notre cher docteur et son équipe sont des Machiavel aux petits pieds. Ils pensent que le Kenya va arriver en Haïti pour servir de couverture à de fausses élections en faisant comme si la sécurité a été rétablie parce que les axes routiers seraient dégagés et que la circulation des biens et des personnes serait un acquis. Mauvais calcul. Le docteur devrait prier très fort pour que la Chine ou la Russie utilisent leur droit de veto encore une fois sur le dossier haïtien.
L’approbation du Kenya par le Conseil de sécurité est un arrêt de mort. Voilà pourquoi. Une force de sécurité arrive en Haïti, elle n’élimine pas physiquement tous les chefs bandits connus et avec des preuves impliquant la présence physique de la population et on voudrait faire croire que la sécurité est rétablie ??? Mon œil ! L’erreur magistral dans ces calculs c’est ce mépris pour la population, la conviction qu’elle n’existe pas. Je ne sais pas si le docteur Ariel Henry a bien mesuré la haine qu’on lui voue ? Jovenel était détesté lui, il est haï. Il est nécessaire qu’il le sache. La stratégie du faire semblant est suicidaire docteur. À un autre niveau vous croyez vraiment que les bandits connus sont assez imbéciles pour se faire éliminer comme des poules ? Encore un mauvais calcul. Et, c’est là que le bât blessera jusqu’à la moelle épinière. Les stratèges américains s’en rendront compte aux prémices de l’engagement sur le terrain et là, ils agiront avec le calme froid qui les caractérisent.
Jouer à la roulette russe est, dans ce cas de figure un suicide.
L’heure du faire semblant est derrière tous les acteurs de la farce. Le moment de vérité s’approche à grands pas. Rappelez-vous que tout est conditionné par un accord politique inclusif. Avec le Kenya, le compte à rebours a commencé; il reste au docteur de prendre la seule décision pour ne pas être le dindon de la farce. Et, aux acteurs politiques de ne pas se faire hara-kiri nan moman bal la ap fini !