Par Himmler Rébu,
Port-au-Prince, 27 octobre 2021- L’angélus s’annonçait déjà que le ciel serein et morose d’Haïti fût éclairé d’un dérangeant coup de tonnerre : le responsable de la sécurité des Etats-Unis annonçait avec panache et sans retenue aucune la prochaine victoire guerrière des Etats-Unis…en Haïti. Convaincu, il engageait même le prestige du président de ce pays dans l’opération.
Après la débâcle de l’Afghanistan l’Amérique a besoin de victoire et Joe Biden en a une soif terrible au vu de l’approche des élections de mi-mandat dans son pays. Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, on ne se souvient pas d’une victoire de l’armée des Etats-Unis sur la scène mondiale. Les faits d’armes les plus marquants de ce pays étant le mensonge iraquien et la récente débâcle afghane.
En dehors des dogmes sur la question
Tout le monde sait que la règle pour le succès d’une opération militaire est la surprise. Le secret. Le silence absolu. Quand c’est vraiment la guerre et non du cinéma. Cette brusque déclaration “hors norme” cache quelque chose d’autre. Et, c’est là que les vraies règles sont respectées : on prêche le faux pour couvrir le vrai.
Le fil de l’histoire
Le samedi 16 octobre des citoyens américains se font kidnapper à Ganthier par la base des 400 mawozos. Naturellement le lendemain les agents de renseignement basés en Haïti avaient le support ouvert du FBI pour faire face à la situation. Le 17 octobre, les services de renseignements me font contacter sous le couvert de Matt Rivers de CNN pour une “interview”. Ça traîne 2 jours. Le surlendemain, la vraie consultation se réalise à travers “une journaliste” d’une importante agence de presse internationale américaine. Ils croient, les américains, que j’aime parler aux médias. Comme ils savent que je déteste parler anglais, l’offre de la langue espagnole ou du français est sur la table. Je suggère un rendez-vous dans 48 heures. Impossible et le charme de la journaliste entre en scène. L’interview qui ne devrait durer que 5 minutes, nous prend 37 minutes et 12 secondes. Sujet : est-ce que je pense qu’ils peuvent utiliser la force pour libérer les otages ? Ma réponse est simple : NON. Vous faites tout, mais *vraiment tout* pour sauver la vie des otages, vous recueillez les infos pour intervention ultérieure mais souplesse d’abord. À la vérité, je ne leur apprends rien. C’est un S.O.P enseigné dans leurs propres écoles. Naturellement, comme pour les convaincre, j’ai fait un rappel de leur fiasco en Iran sous un autre gouvernement démocrate présidé par James Earl Carter. C’est ce que j’aime avec les américains. Ils sont méthodiques. Bien que nous soyons en désamour réciproque, ils me font contacter pour avoir la bonne lecture. Sans gêne !
Même pour intervenir en Haïti en 1994, les stratèges du Pentagone avaient exigé la lecture de leurs historiens sur l’histoire de la guerre de l’indépendance haïtienne et, ils avaient opté pour la méthode douce. Ils ont acheté de monsieur Cédras, agent en poste en Haïti, leur atterrissage en douceur. Période !
La vraie histoire mais une autre cible
À bien réfléchir, on pourrait même se demander si l’histoire des otages n’est pas un simple montage tant l’annonce de Sullivan est cousue de fil blanc. 10 jours durant, on n’en a presque entendu parler. Un super cover-up a été organisé avec cette affaire de rareté d’essence. L’occasion a bien été donnée aux imprudents de bas Delmas, de Varreux et de Martissant (à un degré moindre) de se découvrir en jouant les pantins.
Pour moi, les otages ont déjà été libérés et en lieux sûrs. L’opération se fera pour casser une bonne fois la dynamique des gangs et libérer ainsi la voie à la réalisation des élections. Échec et mat. Exit. Avant l’entrée en scène de Mister Merten.
À la vérité, les américains sont à la base de la création des gangs en Haïti et même de l’assassinat du président Jovenel Moïse tant ils l’ont supporté dans ses bêtises et dérives. On a même eu droit au support public de madame Lalime à la fédération des gangs en Haïti. S’ils viennent ramasser leur merde…tant mieux. Mais de grâce ne nous prenez pas pour des imbéciles.
Tout ce stress pour Hollywood in Haïti.
Hey guys faites-moi mentir !