Haïti face au péril terroriste : Les ravages annoncés d’une prise de pouvoir par le groupe terroriste Viv Ansanm et alliés…

Jimmy Cherizier alias Barbecue, chef de'' G-9 an Fanmi e Alye'' et porte-parole de la federation des gangs ''Viv Ansanm''...

ÉDITORIAL:

Par Francklyn B. Geffrard,

MIAMI, dimanche 6 avril 2025,(RHINEWS)-L’histoire contemporaine montre que la prise de pouvoir par des groupes terroristes entraîne presque inévitablement des conséquences tragiques pour les États concernés. Des exemples récents comme l’Afghanistan des Talibans ou le nord du Mali sous contrôle djihadiste illustrent la rapidité avec laquelle des institutions républicaines peuvent être remplacées par des régimes de terreur, dominés par des lois extrémistes, la violence armée et des violations massives des droits humains. Dans chacun de ces cas, les structures étatiques se sont effondrées, les populations civiles ont été prises en otage par la peur, et la communauté internationale a réagi par l’isolement diplomatique, des sanctions et parfois des interventions militaires.

En Haïti, le spectre d’un scénario similaire se dessine avec l’ascension du groupe Viv Ansanm, une coalition de gangs armés dirigée par l’ancien policier Jimmy “Barbecue” Chérizier. La perspective  d’une prise de pouvoir par l’organisation terroriste Viv Ansanm et ses alliés pèse lourdement sur la nation déjà meurtrie. Loin d’être un simple regroupement de mécontents, ce groupe représente l’incarnation même de la violence criminelle systématique et de la destruction programmée. Son objectif n’est pas la réforme de l’État, mais l’effondrement total des structures républicaines au profit d’un règne par la terreur. Haïti se tient aujourd’hui au bord d’un précipice.

Si Viv Ansanm et ses alliés parviennent à concrétiser leur ambition de prendre le pouvoir national, Haïti risquerait une désintégration complète de son appareil étatique déjà en lambeau. L’administration publique pourrait être remplacée par un système de gestion totalement opaque, corrompu et armé, où la loi du plus fort prévaudrait. La population civile, déjà épuisée par les décennies d’instabilité, de mauvaise gouvernance et de violence criminelle pourrait se retrouver piégée dans un régime de type mafieux, coupé de “l’aide internationale” et condamné à une pauvreté encore plus extrême. Le pays sombrerait dans un isolement diplomatique certain, perdant le soutien vital de la coopération internationale, tandis que les violences ciblées, les exécutions sommaires et les déplacements forcés deviendraient la norme.

La menace que représente Viv Ansanm n’est pas simplement une crise sécuritaire : elle constitue un véritable péril existentiel pour l’avenir démocratique et institutionnel d’Haïti. Dans ce contexte, les appels à une réponse urgente, coordonnée et résolue de la communauté internationale se font de plus en plus pressants, alors que le pays se trouve au bord d’un basculement aux conséquences régionales potentiellement dramatiques.

Depuis plusieurs années, Viv Ansanm (anciennement G-9 an Fanmi e Aly), fédérée avec le soutien de représentants d’instances internationales en Haïti, s’est imposé dans l’espace public haïtien comme un acteur de la violence brutale. Ce groupe est responsable d’innombrables massacres, de viols collectifs, y compris sur des fillettes, de kidnappings contre rançons, entraînant notamment là décapitalisation totale de la classe moyenne, d’assassinats ciblés, de destructions de biens publics et privés. Leur stratégie repose sur l’anéantissement méthodique des lieux de savoir, de soins et de sécurité : écoles incendiées, universités saccagées, hôpitaux réduits en cendres, pharmacies pillées, commissariats détruits. Rien n’échappe à leur furie destructrice.

L’un des actes les plus graves de cette organisation a été la destruction de plusieurs prisons, suivie de la libération de criminels dangereux.. Ce choix stratégique n’est pas anodin : en renforçant leurs rangs par des assassins aguerris, Viv Ansanm a consolidé sa mainmise sur des zones entières du territoire. Ce sont ces mêmes individus qui, aujourd’hui, prétendent pouvoir gouverner le pays.

Sous un discours populiste et démagogique, les chefs de ce groupe s’érigent en porte-paroles de la souffrance populaire. Ils se présentent comme des révolutionnaires, alors qu’ils sont avant tout des bourreaux. Ils manipulent la détresse du peuple pour se forger une image de sauveurs, masquant ainsi leur implication directe dans les crises qu’ils prétendent vouloir résoudre. Leurs soi-disant revendications politiques ne sont que des paravents derrière lesquels se dissimulent des réseaux de trafic de drogue, d’armes, de munitions, d’organes humains, et une vaste entreprise de contrebande.

Ce réseau criminel est étroitement lié à certains secteurs politiques et économiques corrompus, qui voient en Viv Ansanm un instrument de domination. Ces complicités silencieuses – parfois même revendiquées – montrent à quel point la frontière entre le crime organisé et certaines sphères du pouvoir s’est effacée. Des politiciens, en quête d’influence ou de protection, n’hésitent pas à proposer l’intégration de ces criminels notoires dans des dialogues politiques sur l’avenir du pays.

Plus grave encore, cette dynamique délétère est facilitée par un pouvoir de transition désorienté, affaibli et souvent paralysé par ses propres contradictions. Coincé entre l’urgence sécuritaire et les exigences politiques internationales, ce gouvernement provisoire n’a pas réussi à restaurer l’autorité de l’État ni à rassurer la population. Il souffre d’un manque cruel de légitimité et d’efficacité, alors même que les menaces s’intensifient.

Dans ce contexte, les membres de Viv Ansanm, en toute impunité, expriment ouvertement leur intention de s’emparer du pouvoir. Ils projettent de prendre d’assaut la Villa d’Accueil, siège symbolique de la Présidence et de la Primature, pour imposer un régime de fait par la force. Ce projet, s’il venait à se concrétiser, ne marquerait pas seulement la fin de la transition, mais l’enterrement définitif de l’État haïtien.

Le peuple haïtien, quant à lui, ne se fait pas d’illusions. Des dizaines de milliers de citoyens manifestent dans les rues pour dénoncer l’insécurité galopante et l’inaction du pouvoir en place. Ces protestations ne sont pas seulement des appels à l’aide : elles sont l’expression d’un refus catégorique de livrer le pays aux mains des terroristes. Le peuple exige une véritable rupture avec les logiques de compromission, de terreur et de trahison.

Si Viv Ansanm parvenait à prendre le pouvoir, Haïti ne deviendrait pas simplement un État failli : il deviendrait un État captif, instrumentalisé par des mafias locales et internationales. La criminalisation de la vie publique serait institutionnalisée. Les droits fondamentaux seraient piétinés, les journalistes réduits au silence, les magistrats exécutés ou corrompus, et l’espoir définitivement étouffé.

Cette éventualité ouvrirait également la voie à une mainmise étrangère plus prononcée. Devant l’incapacité d’un gouvernement sous contrôle des gangs à dialoguer avec ses partenaires internationaux, les pressions extérieures se multiplieraient. Le peuple haïtien perdrait ce qui lui reste de souveraineté, livré à la fois à des mercenaires intérieurs et à des intérêts extérieurs sans scrupule.

Face à cette menace, il est impératif de rétablir la clarté morale du débat national. Il ne peut exister aucune équivalence entre les forces démocratiques et les criminels de Viv Ansanm. Aucun dialogue, aucune négociation, aucune cohabitation n’est possible avec ceux qui ont incendié des écoles, violé des enfants et massacré des familles entières. La justice ne peut pas être sacrifiée sur l’autel d’un pragmatisme politique hypocrite.

Ceux qui, au sein du pouvoir ou de la société civile, cherchent à « inclure » ces terroristes dans un accord politique doivent être traités comme des complices. La banalisation du crime est le premier pas vers la dictature. Haïti ne peut se permettre une telle trahison. Il faut au contraire renforcer l’État de droit, appuyer la Police Nationale, restaurer l’autorité judiciaire et relancer les institutions de gouvernance locale et nationale.

La communauté internationale, souvent lente et confuse dans ses interventions, ne peut cette fois se permettre de détourner le regard. Elle doit soutenir sans ambiguïté les forces de la légalité, sanctionner les alliés politiques et économiques des groupes armés, et contribuer à la reconstruction des institutions, tout en respectant la souveraineté populaire haïtienne.

Il ne s’agit plus simplement de sauver Haïti du chaos : il s’agit d’empêcher qu’un modèle de pouvoir criminel ne s’installe et ne se répande. La tolérance face à l’horreur devient une complicité. C’est maintenant que la ligne rouge doit être tracée, avant qu’il ne soit trop tard.

Haïti n’a pas besoin d’une révolution criminelle, mais d’une renaissance démocratique. Les assassins, même déguisés en révoltés, ne construiront jamais la paix. Le peuple haïtien mérite un avenir débarrassé des armes, de la peur et du chantage. Il mérite un État qui protège, une justice qui répare, une politique qui élève. Pour cela, Viv Ansanm et ses semblables doivent être mis hors d’état de nuire, par tous les moyens légitimes que la République et ses défenseurs peuvent mobiliser.