Washington DC, le 11 juin 2021- (RHInews)- La délégation de l’Organisation des Etats-Américains (OEA) qui s’séjournait dans la capitale haïtienne 72 heures durant, dans le cadre d’une mission politique de bons offices, est repartie sans tambour ni trompette ce jeudi 10 juin 2021.
Selon des sources proches des rencontres, la mission de l’OEA n’a pu convaincre les représentants des secteurs vitaux de la nation à se rendre aux urnes à la fin de l’année 2021 pour renouveler le personnel politique à tous les niveaux.
La présence de Jovenel Moïse à la tête de la Magistrature suprême de l’Etat constitue un obstacle majeur à la conclusion d’une entente politique permettant aux parties concernées de participer aux élections, selon les mêmes sources.
Le Secteur Démocratique et Populaire, a donné une fin de non-recevoir à l’OEA, arguant que le Secrétaire général de l’organisation, Louis Almagro s’était déjà positionné du côté des tenants du pouvoir de Port-au-Prince.
La DIRPOD, composante de partis et d’organisations politiques du centre droit et de la gauche modérée, n’a pas bougé d’un iota sur sa position initiale, à savoir le départ de Jovenel Moïse avant de parler d’élections.
Le PHTK, le parti au pouvoir par qui de nombreux scandales sont arrivés, était également de la partie, avec des revendications pour le moins farfelues, ont commenté des sources proches des “négociations”.
D’autres secteurs de la société civile et de partis politiques de second rang ont également pris part à ces rencontres avec les émissaires de l’OEA qui se sont retrouvés dans leurs petits souliers, face à l’ampleur des dégâts causés par l’équipe au pouvoir.
Pour l’instant, Jovenel Moise n’a pas beaucoup de marge de manœuvre d’ici la fin de l’année.
Washington a déjà dit non au projet de référendum inconstitutionnel et impopulaire du régime de facto de Port-au-Prince.
Le Département d’Etat opte pour des élections dans un environnement sécuritaire et démocratique.
L’OEA joue sa crédibilité sur le terrain haïtien, après que son secrétaire général Louis Almagro eût réclamé au “nom de la démocratie” l’expulsion du Nicaragua dans le concert des Nations des Etats-Américains, alors que Jovenel Moïse qui n’a organisé aucune élection depuis plus de quatre (4) ans, est toléré et choyé.
Tout compte fait, la transition se précise de jour en jour. Et le régime de Jovenel Moïse joue son va-tout politique, à environ 6 mois de la fin de l’année calendaire.