Par JC,
Port-au-Prince, 6 juin 2021-(RHInews)- Le régime de Port-au-Prince fait feu de tout bois pour garder le pouvoir politique, après l’échéance du mandat constitutionnel de Jovenel Moïse, le 7 février 2021.
Dans les milieux proches de Washington, la question d’une transition politique a été agitée à maintes reprises, face à l’échec d’un régime qui, depuis quatre (4) ans, n’a pu organiser des élections séquentielles pour renouveler le personnel politique.
Ce nouveau pouvoir de transition aura à pacifier le terrain pour la tenue d’élections démocratiques pour combler la vacance présidentielle déjà existante, dans un délai raisonnable, apprend-on dans les mêmes milieux.
Des élections générales programmées pour la fin de 2021 par le régime en place et soutenues par une frange de la communauté internationale sont matériellement impossibles, ont indiqué des diplomates en poste à Port-au-Prince.
Jovenel Moïse n’a pas réussi le passage en force avec son référendum sur une nouvelle constitution prévoyant un nouveau régime politique, faute de soutien politique de taille au niveau de l’international.
Pour arriver à provoquer une intervention étrangère en Haïti, Jovenel Moïse joue la carte du chaos total en manipulant les gangs dévoués à sa cause.
L’arrivée à Port-au-Prince dans environ 72 heures d’une délégation de l’OEA pour trouver une issue à la crise politique est qualifiée par plus d’un de “mission de la dernière chance”, en raison du scepticisme l’entourant.
L’opposition, de droite comme de gauche en passant par le centre, ne souhaite pas aller aux urnes avec Jovenel Moïse qui, selon elle, a déjà tout piégé au niveau de la machine électorale avec un Conseil Electoral Provisoire contesté et acquis totalement à sa cause.
L’OEA n’est pas pour autant en odeur de sainteté auprès de plusieurs secteurs vitaux en Haïti en raison du fait qu’elle avait pris parti pour le pouvoir en place à travers son secrétaire général, Luis Almagro.,
L’ONU, à travers le Bureau Intégré des Nations-Unies (BINUH), a tout bonnement échoué pour ne pas réussir à stabiliser le pays et créer des conditions pour la tenue d’un scrutin dans les normes.
Sa représentante Helen Ruth Meagher La Lime a plutôt opté pour une politique qualifiée de mi-figue mi-raisin depuis son arrivée à Port-au-Prince, essayant de cacher la vraie réalité du terrain, à travers ses rapports au Secrétaire général de l’ONU
Entre temps, des gangs pro-gouvernementaux sont nouvellement alimentés en armes et munitions, dans la perspective d’un branle-bas général, informe-t-on.
Déjà, Fontamara et Martissant constituent un brasier depuis la semaine dernière, sous l’œil complice des autorités de facto.
Cité-Soleil et Drouillard sont dans le collimateur des gangs durant ce week-end. Au moins quatre (4) policiers sont morts et un autre blessé, durant ces dernières vingt-quatre (24) heures.
Un nouveau front armé est créé à Fessard dans les hauteurs de Laboule, sous couvert de conflit foncier.
Ajouter à cela, le groupe armé “400 Mawozo” gagne du terrain et devient de plus en plus une épine aux pieds des responsables étatiques.
Bel-Air est déjà en ébullition. Et la base de Delmas 6 de Jimmy Cherizier ‘’Barbecue’’ est sur le qui-vive dans l’attente d’une attaque des hommes du Bel-Air qui a repris du poil de la bête, à travers une alliance stratégique, selon des sources concordantes.
La Saline fait crépiter ses armes. Des bandits ont essayé ce dimanche 6 juin 2021 de prendre d’assaut une base du CIMO dans cet environnement.
Les prochains jours s’annoncent particulièrement difficiles avec en perspective une potentielle augmentation des violences, notamment au niveau de la région métropolitaine.