Elle est mauvaise la météo !

Himmler Rébu, Dirigeant du GREH

Par Himmler Rébu,

 PORT-AU-PRINCE, vendredi 5 août 2022– Au cœur du désarroi citoyen s’installent la frayeur du présent et la peur du lendemain. Avec raison. Vous croyez avoir peur, la vraie peur vous ne la connaissez pas encore. Elle se manifestera dans toute sa violence à l’instant précis du trépas de la bête.

La bête

Je me demande, perplexe, comment un homme aux savoirs limités, presque un analphabète fonctionnel a pu arriver à un tel pouvoir de manipulation, pour la satisfaction de ses bas instincts, sur tant de personnes formées… d’ici et d’ailleurs ? !  Le pouvoir ?  L’argent ?

Le pouvoir est une belle chose quand on peut le joindre à l’autorité. L’autorité, pas la brutalité. La brutalité est l’art des sots. L’autorité naît de ce sens de la parole juste et d’actes réfléchis visant le bonheur collectif.

La bête depuis plus de dix ans vit dans l’obsession d’un pouvoir autoritaire, basé sur le vice et la violation de toutes normes légales et morales. Elle ne connaît pas autre chose. C’est sa nature. Deux faux CEP sans élections;  un troisième avec Jovenel, pour le même résultat. Voilà qu’un septuagénaire, autorité dans un domaine pointu, entre tête baissée dans ce même projet perdant avec… une bête conviction (semble-t-il) ! Conviction…au point de se faire ridiculiser tantôt au Pont-Rouge, tantôt à la cathédrale des Gonaïves et nous plongeant dans la honte de l’inutile courbette devant le patron de tous nos malheurs. Oui les crimes et les malheurs tissant notre quotidien ont des promoteurs connus : Lalime, Core groupe et tutti quanti mais, il faut le reconnaître…d’abord  NOUS : notre silence souvent, notre égoïsme teinté de petitesse toujours et, notre lâcheté surtout.

Comment un ignorant a pu faire croire au docteur Ariel Henry qu’il aurait pu changer la constitution, réaliser des élections en étant un premier ministre sans référents légaux et, sottise suprême, président…en cachette ?

Jovenel était un véreux sincère rompu aux méthodes de la mafia sans en respecter les codes. Des imbéciles sonores et avides lui ont fait croire qu’il pouvait diriger un pays par sa seule volonté, sans institutions, sans lois et normes. Ils l’ont lâchement abandonné à la mort pour tenter d’en faire un martyr ensuite. C’est sur son cadavre encore chaud que le docteur Ariel Henry a repris le flambeau pour nous repasser le même plat. En un an combien de déplacés, de traumatisés, blessés, d’assassinés tant dans la population civile que dans la police, docteur ? À votre actif, sous votre commandement ! La bête et…la bêtise !

L’argent ?

Bien sûr l’argent, partout, fait danser l’humain…pas les chiens. Ces derniers méritent souvent plus de respect que certains humains. Quand le temps  qui nous reste à vivre activement est de loin plus court que celui qu’on a déjà vécu, on devrait approcher l’argent avec un peu de philosophie. Nous ne possédons pas l’argent, nous l’utilisons. Alors comment en faire notre maître au point de sombrer dans la bêtise ?

La honte

Le lundi 25 juillet l’ambassadeur canadien, agacé par des rumeurs persistantes disant que le Canada a: ” _demandé plus ou bloqué le contrat pour l’acquisition de véhicules blindés de transport de troupe du gouvernement haïtien auprès d’une entreprise canadienne. ” et il a ajouté presque avec énervement: ” _Par ailleurs, ces véhicules-là font partie de la solution. Mais ce n’est pas la solution. La PNH ne va pas être capable de reprendre Martissant le lendemain de la livraison des véhicules.”

On n’est pas dans les blindés d’assaut avec des tourelles.  On est dans la protection des troupes de la PNH.

Ce n’est pas de moi cette fois-ci. C’est le blanc qui l’a dit ; il nous traite d’imbéciles. Nous ne savons pas ce qu’il nous faut. Avons-nous un problème de transport de troupes ?  Savons-nous faire la différence entre un blindé avec tourelle et un simple véhicule blindé ? Apparemment NON. La honte ! Un blindé d’assaut accompagne et écrase. Nous n’avons rien à écraser, nous ne pouvons rien écraser !  Alors ?  Juste quelqu’un qui encore s’est fait un p’tit argent. Au moins achetez le matériel qu’il faut, le matériel utile… Tonnerre !

Que faire ?

Il est évident qu’on est tous fatigués. Certains sont désespérés. À côté de l’angoisse, la misère. La vie chère, les produits pétroliers, le dollar…la peur d’aujourd’hui et du lendemain. Bien sûr que la colère gronde et n’attend qu’une étincelle. La pire des choses qui pourrait nous arriver c’est une solution de la rue !

Bizarrement la solution simple est là. Les femmes et les hommes pour la mettre en application aussi.

Cependant, la situation présente demande une dextérité toute louverturienne. Il faut neutraliser la base et couper, au cou, les sept têtes de la bête. N’est-ce pas que revient la joveneliste théorie !

Pour la première initiative, je ne sais pas si nous en avons les moyens: qualité d’hommes, de matériels et d’équipements. Pour la deuxième, je sais qu’il nous faut du pouvoir et du courage. Ça aussi la bête le sait; c’est pourquoi il garde jalousement, fermement le pouvoir… laissant moisir notre courage.

Elle est mauvaise la météo. Très mauvaise.  On n’a qu’à suivre l’agitation des rats. Sur le navire, y sont encore ceux qui ont le fromage au bec. Le capitaine restera ferme au poste : les cadavres ne l’impressionnent guère…ceux d’ici en tout cas.

Il faudrait quelqu’un pour convaincre la bête. Je l’ai fait une fois. Mais je ne suis plus là. J’ai gardé depuis la bonne distance par rapport à la mauvaise odeur de la bêtise.

La météo est mauvaise !