Port-au-Prince, 30 septembre 2020– Le 30 septembre 1991, l’ordre constitutionnel et le processus démocratique sont interrompus brutalement en Haïti.
Le président élu démocratiquement sept (7) mois plus tôt, Jean Bertrand Aristide, est renversé par les Forces Armée d’Haïti (FAd’H) emmené à l’époque par Raoul Cédras et Michel François, respectivement général en chef a.i et colonel.
Pour commettre ce forfait, les militaires avaient le soutien d’une importante frange de la bourgeoisie haïtienne, une partie de la classe politique et de l’ambassade américaine.
Le coup dure trois (3) ans. Au cours des trois (3) ans, l’Armée appuyée par un corps paramilitaire Front pour l’Avancement et le Progrès d’Haïti (FRAPH), dirigé a l’époque par Emmanuel ‘’Toto’’ Constant, mène une campagne systématique de répression populaire aveugle.
Les masses défavorisées des quartiers populaires indéfiées comme les plus fervents partisans du président renversé, sont les principales cibles du tandem Armée d’Haïti/FRAPH qui massacrent, incendient pillent et violent en toute impunité.
Selon divers organismes de défense des droits humains nationaux et internationaux, entre trois (3000) et cinq (5000) mille personnes sont tuées durant le coup d’Etat militaire.
Vingt-neuf (29) ans après ce putsch, les proches des victimes attendent toujours désespérément que justice leur soit rendue.
Le rare procès réalisé dans le cadre des crimes commis pendant la période du coup d’Etat militaire du 30 septembre 1991, remonte au mois d’Avril 2000. Au cours de ce procès, plusieurs personnes ont été condamnées à perpétuité par contumace dont Emmanuel ‘’Toto’’ Constant, cerveau de l’organisation criminelle, FRAPH.
Ce dernier qui vient de purger une peine d’emprisonnement aux Etats-Unis pour fraude immobilière est actuellement incarcéré aux Gonaïves après avoir été déporté en Haïti par l’immigration américaine. Toutefois, le dossier qui fait l’objet d’un recours en cassation, continue de trainer en longueur.
Certains des acteurs sont décédés, mais d’autres continuent de se la couler belle sans s’inquiéter de rien. Ils auraient même participé à d’autres coups…