Washington DC, le 20 juin 2021 -(RHInews)- Le régime de Port-au-Prince s’est servi, en deux occasions cette année, de la tribune des Nations-Unies pour manipuler l’opinion publique internationale, alors qu’Haïti est plongé dans une crise politique sans précédent, ont déploré des diplomates caraïbéens.
En l’espace de quatre mois (de février à juin 2021), les plus hautes autorités de facto haïtiennes ont défilé au Conseil de Sécurité des Nations-Unies pour raconter des bobards, alors que le peuple haïtien est agonisant, ont souligné ces mêmes diplomates.
Haïti, ce pays de la Caraïbe au passé glorieux, est plongé dans un chaos total, malgré la présence des Nations-Unies sur le terrain depuis dix-sept (17)ans, sans interruption.
Des milliards de dollars ont été “dépensés” pour des troupes militaires et différentes missions de l’ONU en Haïti pour de piètres résultats.
“C’est un véritable gâchis pour les Nations-Unies. L’argent gaspillé aurait pu servir à fournir des services de base aux haitiens nécessiteux”, selon un ex-diplomate haïtien aux Nations-Unies qui a requis l’anonymat
Port-au-Prince, la capitale politique et économique d’Haïti, regorge de gangs mieux lotis et armés que la police nationale. En symbiose avec le pouvoir de facto en place, les gangsters pourrissent au quotidien la vie des habitants, sans être inquiétés, selon cet ancien diplomate haïtien à la retraite.
Jovenel Moïse dont le mandat présidentiel a expiré depuis le 7 février 2021 est toléré de façon “politiquement incorrecte” par les Nations-Unies, en dépit de ses velléités dictatoriales. Il reçoit soutien et assistance de la part du Bureau Intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH) dirigé par la “très dévouée” Helen Meagher La Lime, fait-on remarquer.
Ancien commerçant du Nord-Ouest, épinglé par plusieurs rapports de la Cour Supérieure des Comptes (tribunal administratif du pays) pour gaspillage des fonds de l’Etat et blanchiment , Jovenel Moïse n’a pas réussi à organiser des élections séquentielles pour renouveler le Parlement et les élus locaux, après avoir dit constater prématurément la caducité du Sénat (l’une des branches du pouvoir Législatif).
“Il a mis en coupe réglée les institutions démocratiques du pays pour diriger par décrets, annihilé le pouvoir judiciaire, politisé la police nationale et disposé des fonds de l’Etat comme bon lui semble, aux fins de corruption”.
Les déplacés internes aux alentours de la région métropolitaine de la capitale résultant de la violence des gangs tolérés par le pouvoir, avoisinent les cinquante (50) mille, selon des chiffres compilés par plusieurs organisations de la société civile.
“Tout ceci aux yeux des diplomates étrangers en poste à Port-au-Prince, dont ceux du BINUH qui, au fort de la crise et à environ six-mois de 2021, font semblant de mettre la pression sur le pouvoir et les forces politiques en présence pour trouver un accord afin de faciliter l’organisation d’élections générales, sans tenir compte de l’environnement infesté de gang armés, des problèmes liés à l’enregistrement des votants et d’autres facteurs techniques et administratifs relevant du vote par une institution électorale illégale et décriée ”.
C’est ce même Jovenel Moïse qui a trouvé l’espace de l’Organisation mondiale au début de février 2021 pour présenter de faux chiffres et lancer des diatribes anti-opposition qu’il tente par tous les moyens d’éliminer, alors que l’opposition d’une manière générale constitue le fer de lance de la démocratie.
L’Onu est accusée par plus d’un de soutenir un régime dictatorial et corrompu dans la Caraïbe, contrairement à sa mission qui est de défendre et promouvoir la paix et la démocratie dans le monde.
Les rapports du BINUH falsifient la réalité sur le terrain et se contredisent les uns les autres, sans pour autant faire bouger les lignes.
A quoi sert la présence active de l’ONU en Haïti durant près de deux décennies ? se questionnent bon nombre d’haitiens pour qui l’expérience onusienne laisse un goût amer.
Tout compte fait, plusieurs autres diplomates en poste à Washington ont déjà évoqué la transition politique en Haïti, comme seule planche de salut pour arriver à pacifier et gérer le pays, avant les élections. Cela peut ne pas plaire a l’ONU, l’OEA et les Etats-Unis qui croient que les élections sont possibles dans le contexte actuel, mais les haitiens savent déjà a quoi s’attendre…