Crise en Haïti : Les obstacles de retour du Premier Ministre Ariel Henry et les défis qui en découlent

PORT-AU-PRINCE, mardi 5 mars 2024-La situation en Haïti s’aggrave davantage avec la crise actuelle liée aux obstacles rencontrés par le Premier Ministre Ariel Henry pour retourner dans son pays après un déplacement à l’étranger visant à finaliser l’accord pour le déploiement de la force multinationale. L’absence de soutien militaire de haut niveau pour son rapatriement pourrait être perçue comme une humiliation pour Ariel Henry, soulignant ainsi une lacune dans le soutien diplomatique accordé au chef du gouvernement haïtien.

Cette situation suscite également des inquiétudes quant à l’image du pays dans son ensemble, car le Premier Ministre est considéré comme le leader du pouvoir en Haïti. Le fait qu’il soit contraint de recourir à un avion privé, dont l’atterrissage est refusé par les autorités dominicaines, accentue davantage la complexité de la crise. Cette situation, qui pourrait être interprétée comme une forme de déshonneur, souligne les défis auxquels le gouvernement haïtien est confronté tant sur le plan national qu’international.

Être le premier diplomate d’un pays et être confronté à de telles difficultés logistiques remet en question la crédibilité du leadership d’Ariel Henry. L’incapacité à assurer un retour en toute dignité et sécurité soulève des interrogations.

Ariel Henry cherchait à rentrer chez lui à bord d’un vol privé qu’il avait payé et qui aurait dû arriver. Cependant, les autorités dominicaines ont annoncé la fermeture de leur espace aérien avec Haïti au moment même où le Premier Ministre se trouvait dans cet espace. Selon un média dominicain, l’avion d’Ariel Henry, en provenance de l’aéroport de Teterboro dans l’État du New Jersey aux États-Unis, a été contraint de faire demi-tour. Finalement, l’avion a atterri à Porto Rico, où se trouve actuellement le Premier Ministre Ariel Henry. La question qui persiste est de savoir combien de temps il restera là-bas.

La possibilité d’un avion militaire l’escortant dans les jours à venir pour rejoindre l’Aéroport International Toussaint Louverture est également soulevée, surtout dans un contexte où des attaques de bandits ont contraint les compagnies aériennes à suspendre leurs vols vers Haïti.Les compagnies hésitent à voler vers Haïti en raison de l’avertissement de leurs assureurs, qui ne prévoient pas de dédommagements en cas d’incidents survenant dans ce pays. La question de savoir si le gouvernement américain soutient Ariel Henry, qui a récemment annoncé sa décision de ne pas déployer de troupes en Haïti, demeure sans réponse. Les déclarations contradictoires d’un porte-parole de la Maison Blanche, affirmant ne pas savoir où se trouve actuellement Ariel Henry, tandis que la presse soutient qu’il se trouve à Porto-Rico, contribuent à la confusion ambiante.

Parallèlement à ces développements, une expression haïtienne, “Deyò, Deyò net” (DDN), résonne désormais dans le pays, signifiant clairement que la communauté haïtienne rejette Ariel Henry. Cette réaction exprime un rejet généralisé du Premier Ministre, soulignant ainsi l’ampleur du mécontentement et des préoccupations au sein de la population. En attendant, la population haïtienne est livrée à elle-même, faisant face à une crise sans précédent.

À Port-au-Prince, les problèmes d’accès à l’eau potable, de carburant en raison des barrages routiers, et de la violence semée par les gangs ajoutent à l’urgence de la situation. Alors que le Premier Ministre Ariel Henry reste en retrait, la population haïtienne continue de subir les conséquences dévastatrices de cette crise politique en cours. La question de sa légitimité et de son maintien au pouvoir reste incertaine, laissant la population dans l’expectative et vulnérable.