Par Jacques Kolo,
Port-au-Prince, 5 aout 2020 (RHInews)- Le citoyen Réginald Vorbe écrit aux membres du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) pour dénoncer les agissements du Doyen du tribunal civil de Port-au-Prince, Me Bernard Saint-Vil et du Juge d’Instruction près le tribunal civil de Port-au-Prince, Mathieu Chanlatte, en ce qui a trait au dossier de la Compagnie SOGENER.
Dans cette correspondance datée du 3 août 2020 dont copie est parvenue au RHInews, Réginald Vorbe fait état des abus de pouvoir et d’autorité dont il est victime de la part de ces deux Magistrats dans un dossier qu’ “il se voit impliqué à tort pour n’être pas un actionnaire et encore mois un membre du Conseil d’Administration de la SOGENER, lequel dossier est en traitement au Cabinet d’Instruction du Juge Merlan Belabre”.
Rappelant qu’il faisait l’objet d’un mandat d’amener du Parquet du Tribunal de première instance de Port-au-Prince en date du 27 novembre 2019 sur la base d’une plainte adressée par l’Etat haïtien contre l’Entreprise SOGENER, Réginald Vorbe explique que c’est par voie de presse et sur les réseaux sociaux qu’il a eu écho de ce mandat d’amener.
Toutefois, précise t-il, le dossier a été confié à un autre juge en l’occurence, Me Mathieu Chanlatte probablement” plus docile et plus malléable et disposé à judiciairiser les persécutions politiques orchestrées par le pouvoir en place contre lui et sa famille élargie
“Si le Magistrat Chanlatte n’était pas trop intéressé et poussé par ses excès de zèle et ne décidait pas de mettre la charrue avant les boeufs, il aurait compris que le seul lien que j’entretienne avec la SOGENER est le partage de mon nom patronymique avec quelques-uns de ses responsables”, écrit Réginald Vorbe, faisant remarquer que “la célérité avec laquelle le juge Chanlatte rend cette ordonnance inique traduit clairement les motivations politiques qui sont les siennes et l’instrumentalisation de son cabinet d’Instruction par l’Etat haitien.”
Questionnant l’intérêt du Juge Mathieu Chanlatte dans le dossier de la SOGENER, Réginal Vorbe écrit plus loin: ” Si un tel intérêt à traiter tous ses dossiers en temps réel ou mieux en un temps record animait ce magistrat, son cabinet à lui seul ferait déjà taire les critiques de la détention préventive prolongée trop souvent adressées au systême judiciaire de notre pays”.
Tout en espérant que cette plainte produira les effets escomptés, le signataire de la lettre déclare souhaiter que le CSPJ prendra les mesures qui s’imposent dans ce dossier.
Dans une autre offensive contre la famille Vorbe en particulier le 30 juillet 2020, les autorités judiciaires haïtiennes sous la dictée du pouvoir politique en place ont mis sous scellés l’Entreprise SOGENER et saisi les biens des actionnaires accusés de blanchiment d’argent, laquelle accusation a été rejetée par l’un des avocats de cette compagnie privée productrice d’énergie, Me Stanley Gaston.
Le Président du conseil d’Administration de la SOGENER, Dimitri Vorbe s’est réfugié depuis un certain temps à l’étranger pour échapper à la fureur du pouvoir qui voulait coute que coute l’arrêter, dans le cadre d’un dossier riche en rebondissements.
Ses biens ont été saisis et ses comptes en banque gelés. De même que les résidences des principaux actionnaires et d’Elisabeth Débrosse, épouse de l’ex-président défunt René Préval, ont fait l’objet de fouilles en règle par la police assistée d’un juge de paix.
Tout a pratiquement commencé après que l’Etat haïtien via le président Jovenel Moïse eut résilié unilatéralement un contrat le liant avec la SOGENER pour la fourniture d’énergie électrique à travers les centrales de l’ED’H.
Depuis lors, le rationnement électrique devient de plus en plus drastique à Port-au-Prince et dans d’autres départements du pays.
La capacité de la Compagnie nationale d’électricité à alimenter ses circuits devient insignifiante, mis à part la crise de leadership qui secoue l’ED’H, mettant aux prises le syndicat et le nouveau Directeur général contesté Michel Présumé accusé d’implication dans de “nombreuses malversations relatives au fond Petro Caribe”, selon deux rapports en 2019 de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Adminsitratif (CSCCA).