Port-au-Prince, mercredi 23 juin 2021- Pierre Espérance dénonce l’empressement de certains membres du conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) pour faciliter l’entrée en fonction de la quatrième judicature du CSPJ dans les prochains jours.
Pour y arriver, explique-t-il, des tractations sont en cours au sein du CSPJ afin de soumettre à l’exécutif de facto, la liste des nouveaux membres élus au pouvoir judiciaire aux fins de nomination. Ces tractations ont commencé dès le premier jour où le président du CSPJ, Me René Sylvestre qui vient d’être décédé, était testé positif au corona virus.
Il affirme que la rentrée judiciaire ne pourra pas avoir lieu cette année en raison du fait que la majorité des membres avait constaté le 6 février dernier, à travers une résolution, la fin du mandat de Jovenel Moïse le 7 février 2021, au regard des dispositions de l’article 134-2 de la constitution amendée de 1987.
‘’Le CSPJ ne peut, pour rien au monde, remettre en question une telle décision, selon Pierre Espérance qui estime que cela compromettrait l’avenir, la réputation et surtout l’indépendance du pouvoir judiciaire en Haïti.’’
‘’Je ne vois pas comment ceux qui ont signé cette résolution vont parapher un document qui sera soumis à l’exécutif dont ils ne reconnaissent plus ni l’autorité ni la légalité, afin de prendre un arrêté de nomination, déclare M. Esperance.
Le défenseur des droits humains exhorte les membres du CSPJ à assujettir toutes leurs décisions au strict respect de la loi pour ne pas entraver l’indépendance du pouvoir judiciaire et faciliter la tâche à ceux qui veulent placer la justice sous coupe réglée.
A ce stade, dit-il, on ne peut pas se permettre de compromettre la liberté et la souveraineté de l’appareil judiciaire haïtien déjà confronté à de nombreuses difficultés et tentations de le démanteler.
Chacun, en ce qui le concerne, doit jouer sa partition pour préserver l’indépendance de la justice en Haïti. Il y va de l’avenir de la démocratie et de l’Etat de droit, soutient Pierre Espérance.