Port-au-Prince, 16 novembre 2020- Le directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), Pierre Espérance s’est dit choqué par le comportement scandaleux du ministre de la justice, Rockefeller Vincent qui a engagé un bras de fer avec le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) a propos de la certification des juges.
Le CSPJ a rendu fin octobre, un rapport de certification de quarante -quatre (44) juges dont dix-neuf (19) n’avaient pas passé l’évaluation pour divers motifs notamment ‘’faux, falsification de documents publics, rançonnement des justiciables, abus d’autorité, détournement de biens publics, menaces de mort, disparition de dossiers, falsification de licence en droit, faux certificat de baccalauréat, viol sur mineur, complicité de viol sur mineur, pot-de-vin, complicité de vols de bœufs des paysans, détournement de corps du délit, fabrication de faux jugements, utilisation de corps du délit, corruption, association avec des délinquants notoires.’’
Le ministre de la justice a exprimé son désaccord, mercredi dernier par rapport à la décision du CSPJ qui aurait agi sans l’avertir, ce qui serait une anomalie selon lui.
Cependant, interrogé par RHINEWS, Pierre Espérance a indiqué que la certification des juges a été faite conformément à la loi du 27 novembre 2007 sur le statut des magistrats par une commission mixte composée des représentants du ministère de la justice et du CSPJ.
Il a estimé que le comportement du ministre de la justice s’inscrit dans une dynamique de contrôle du pouvoir judiciaire par le pouvoir exécutif qui veut faire mainmise sur l’ensemble des contre-pouvoirs.
Rappelant que la justice en tant que pouvoir est co-dépositaire de la souveraineté nationale, Pierre Espérance a souhaité que la société se montre vigilante face à ce pouvoir qui se livre à tous les excès en matière de violation des droits humains et des lois de la république.