Pas d’amélioration notable dans les prisons et autres centres carcéraux du pays pour 2020, selon le RNDDH

Une facade du Penitencier National

Par Jacques Kolo,

Port-au-Prince, le 28 octobre 2020- (RHInews)- Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDD) a publié le 27 octobre 2020 un rapport sur les conditions de détention dans les dix-neuf (19) prisons du pays et trois (3) commissariats convertis en prison.

Il s’agit d’un constat alarmant en ce qui concerne les conditions de détention dans le pays, selon le RNDDH qui révélé que ces conditions restent et demeurent une préoccupation.

Au 20 octobre 2020, la population carcérale est estimée à 11 mille 131 détenus, dont 8 mille 809 sont en attente de jugement et 2 mille 322 sont des condamnés.

En termes de pourcentage, 79,1% de la population carcérale sont en attente de jugement et 20,86% sont des condamnés.

Et la juridiction de Port-au-Prince vient en tête avec le taux le plus élevé de détenus en situation de prévention illégale et arbitraire, selon cet organisme de droits humains.

En ce qui concerne la gente féminine en attente de jugement dans les prisons, les femmes sont au nombre de 89, 15%, contre 10,85 condamnées.

Toujours selon le RNDDH, de janvier à octobre 2020, au moins 101 détenus de sexe masculin sont morts dans les prisons, soit une moyenne de 10 détenus par mois.

Par ailleurs, le RNDDH a noté que des programmes de formation pour les détenus existent seulement dans 5 prisons. Ces programmes consistent à préparer ces prisonniers pour leur retour dans la société, une fois qu’ils seront libérés.

Dans certains centres de détention notamment Fort Liberté, Port-au-Prince, Carrefour, Cermicol, des travailleurs sociaux accompagnent plus ou moins des détenus.

En terme de loisirs et d’activités récréatives dans les prisons, le RNDDH ont rapporté que la prison civile de Fort-Liberté II dispose d’un espace de loisirs. Celles de Carrefour de cabaret, de la Croix-des-Bouquets et de Cermicol disposent également d’un espace de recréation.

Dans ce document d’une vingtaine de pages, le RNDDH a présenté un tableau détaillé de la situation juridique des détenus de deux sexes par région ainsi que ceux décédés en 2020.

Par ailleurs, l’organisme de droits humains a condamné le régime cellulaire auquel les détenus sont soumis et suggéré aux autorités la mise en place d’un programme continu de réinsertion sociale, de renforcement de la formation vocationnelle en faveur des détenus. Elle a recommandé également à ce que les détenus mineurs soient en mesure de continuer leurs études académiques.