Port-au-Prince, 5 janvier 2021- C’est pour pallier le dysfonctionnement de l’appareil judiciaire haïtien que L’Association Nationale des Magistrats Haïtiens (ANAMAH) propose sa médiation pour faciliter une issue à la crise provoquée par l’arrêt de travail observé par les parquetiers depuis le 23 novembre 2020.

Dans une correspondance adressée au ministre de la justice, Rockefeller Vincent en date du 5 janvier 2021, l’ANAMAH se dit ‘’alarmée par l’impatience des professionnels du droit et l’état d’esprit négatif des justiciables relatifs au fonctionnement de la justice judiciaire pour justifier son offre de médiation en vue de proposer des options favorables aux désescalades du conflit mettant en prise les Officiers ministériels (Parquetiers, Greffiers, Huissiers).’’

‘’En effet, cette épreuve de force délavée où les Officiers ministériels revendiquent à juste titre de meilleurs traitements dans l’exercice de leurs responsabilités plurielles mérite une approche de résolution axée sur l’esprit de sacrifice réciproque et la preuve du respect de la parole donnée, écrit l’ANAMAH.’’

A l’initiative du Collectif des Magistrats Debout Haitiens (COMADH), les parquetiers sont en grève depuis le 23 novembre 2020 pour réclamer entre autres le respect de la loi du 27 novembre 2007 sur le statut de la magistrature, la fin des disparités entre magistrats assis et magistrats debout, de meilleures conditions de travail et le paiement de leurs arriérés de salaire.

Ce mouvement de grève affecte considérablement le fonctionnement des tribunaux de première instance dans les dix-huit (18) juridictions et les cinq (5) Cours d’Appel du pays qui ne peuvent pas prendre siège en raison de l’absence des commissaires du gouvernement qui jouent le rôle de ministère public lors des procès.

Le ministre de la justice, Rockefeller Vincent reprouve l’arrêt de travail des parquetiers. Il indique que les commissaires du gouvernement n’ont pas le droit de faire de la grève.

Dans une note publiée le 18 décembre 2020, Rockefeller Vincent a lancé le recrutement de nouveaux substituts du commissaire du gouvernement pour intégrer le système judiciaire. Il ne fait aucune annonce en qui a trait aux mesures prises pour résoudre cette crise qui secoue le système judiciaire haïtien.

Selon M. Vincent, ce mouvement va contribuer à augmenter la population carcérale en détention préventive prolongée.

Le président du Collectif des Magistrats Debout Haitiens (COMAD), Me Fatilnor Patrick Douyon informe que la grève va continuer dans les dix-huit (18) juridictions et les cinq (5) Cours d’Appel du pays, jusqu’à ce que le ministre de la justice fasse droit à leurs justes revendications.