L’ANAMAH dénonce la volonté du Ministère de la justice de faire “main mise” sur la Cour d’Appel de Port-au-Prince

Me Jean Wilner Morin, President de l'ANAMAH

Par Jacques Kolo,

Port-au-Prince, le 28 octobre 2020- (RHInews)- L’Association Nationale des Magistrats Haïtiens (ANAMAH) tire la sonnette d’alarme face au climat d’insécurité sévissant dans le pays ayant entre autres conséquences le dysfonctionnement total de la Cour d’Appel de Port-au-Prince, depuis plus d’une année.

Dans une correspondance datée du 27 octobre 2020 adressée aux pouvoirs Exécutif et Judiciaire, l’ANAMAH s’interroge sur le motif véritable du refus des Officiers du parquet près de la Cour d’Appel de Port-au-Prince de siéger et donner compétence à la Cour dans un immeuble situé hors du champ de bataille au bicentenaire.

“Il semble que le refus des Officiers du parquet près de la Cour d’Appel de Port-au-Prince soit expressément commandé par le Ministère de la justice et de la sécurité publique pour se venger de son échec d’avoir voulu imposer à la présidence de cette cour, un juge de son choix”, dénonce l’ANAMAH qui croit que la désignation d’un juge à la Cour d’Appel est du ressort exclusif du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (SCPJ), organe d’un pouvoir indépendant.

En clair, l’ANAMAH dit dénoncer des manœuvres du Ministère de la justice pour soulever des hommes de loi, des justiciables et l’opinion publique contre des juges rectilignes et du coup paralyser la Cour d’Appel.

Jean Wilner Morin, président de l’ANAMAH conseille aux juges de la Cour d’Appel de reprendre du service dans les locaux désaffectés mis à leur disposition par le CSPJ pour le fonctionnement régulier de la justice.

“Aucun obstacle d’ordre sécuritaire, de quelque nature que ce soit, n’est d’empêchement”, écrit le juge Morin, appelant à une plus grande synergie entre la police et la justice pour répondre aux grands défis de l’impunité.