Port-au-Prince, 18 août 2020- Les greffiers qui observent une grève depuis bientôt quatre (4) semaines pour réclamer de meilleures conditions de travail, un ajustement de salaire, une carte de débit et des avantages sociaux, n’ont toujours pas obtenu satisfaction à leurs revendications.
Ce mouvement qui bénéficie du soutien de l’Association Professionnelle des Magistrats (APM) vise, entre autres, à exiger du gouvernement le respect d’un protocole d’accord signé entre les associations des greffiers et le ministère de la justice depuis en 2017.
Après trois (3) ans d’attente, le ministère de la Justice n’a toujours pas honoré ses engagements envers les greffiers qui exigent également le changement de leur statut.
Frustrés, les grévistes qui dénoncent l’indifférence des autorités par rapport à leur mouvement décident de poursuivre cette grève qui affecte négativement le fonctionnement des Cours et tribunaux dans les dix-huit (18) juridictions du pays.
Le Collectif des Avocats pour la Défense des Droits de l’Homme (CADDHO) qui estime que les revendications des greffiers sont justes et fondées, dit déplorer, cependant que ce mouvement a des répercussions négatives sur la situation des personnes se trouvant en détention préventive prolongée.
Un porte-parole de ce collectif, Me Arnel Rémy exhorte les autorités judiciaires à prendre toutes les dispositions en vue satisfaire aux revendications des greffiers afin de favoriser la reprise des activités dans les tribunaux.
Selon lui, les autorités ne peuvent pas prétendre vouloir combattre la détention préventive prolongée pendant que les tribunaux ne fonctionnent pas en raison de l’absence des greffiers. De même, dit-il, on ne peut pas réaliser des assisses criminelles sans les greffiers, maillon important dans la chaine judiciaire.
Selon Arnel Rémy, cette situation risque d’augmenter la population carcérale puisque, souligne-t-il, les judiciables n’ont pas accès a la justice qui est un service public.