@La DCPJ formellement dessaisie du dossier de Nenel Cassy : le parquet prend le relais”

Nenel Cassy, de la DIRPOD

PORT-AU-PRINCE, jeudi 6 mars 2025- La Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) a été dessaisie formellement du dossier concernant le dossier de l’ancien sénateur Nenel Cassy, suite aux doléances de ses avocats. Le parquet a désormais pris le relais pour le traitement de cette affaire.

L’affaire remonte au 18 février 2025, lorsque la DCPJ a lancé un avis de recherche contre Nenel Cassy, l’ex-député Alfredo Antoine et plusieurs autres individus. L’avis faisait état de diverses infractions qui auraient été commises par ce dernier, sans toutefois mentionner de mandat d’arrêt ou de convocation préalable à une comparution. Une situation qui a provoqué une réaction immédiate de la part de ses avocats, notamment de Me Fanfan Guérilus, qui a rapidement formulé des objections sur la légalité de la démarche entreprise par la DCPJ.

Le cabinet d’avocats “Le Prétoire,” en date du 27 février 2025, a exprimé sa stupéfaction et indignation suite à la diffusion de cet avis de recherche par les réseaux sociaux. Selon eux, la mesure émise contre M. Cassy est illégale, violant notamment les articles 24 et suivants de la Constitution d’Haïti, ainsi que les garanties protégées par la Convention américaine relative aux droits de l’Homme. Ces derniers soulignent qu’aucun mandat de comparution, ni mandat d’arrêt, n’a été délivré contre leur client. Ils insistent sur le fait que l’avis de recherche n’a aucune base légale, et que leur client est disposé à collaborer pleinement avec la justice.

Dans leur lettre adressée au Commissaire du Gouvernement près le Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, les avocats de M. Cassy expriment leur volonté de voir leur client comparaitre devant le Parquet pour être confronté aux accusations portées contre lui. “Nous requérons qu’il vous plaise, Honorable Commissaire, instruire la DCPJ à vous transmettre son rapport d’enquête à la base duquel elle a émis à son encontre l’avis de recherche en date du 18 février 2025”, peut-on lire dans le document.

Suite à cette demande, le Parquet a pris le relais. En effet, c’est désormais le Parquet près le Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince qui est chargé d’examiner l’affaire. Le Commissaire du Gouvernement, Me Frantz Monclair, a officiellement pris connaissance de la situation à travers la correspondance de Me Guérilus et a pris l’initiative de la transmission du dossier à ses services pour une évaluation plus approfondie.

Les avocats de M. Cassy ont souligné que leur client est en mesure de se rendre disponible pour toute audience, dans le cadre d’une procédure régulière. “L’exposant est disponible et disposé à s’amener volontiers devant votre Parquet pour être confronté aux éléments d’enquête”, ont-ils déclaré, réaffirmant la bonne foi de leur client dans cette affaire.

L’une des préoccupations majeures soulevées par les avocats de M. Cassy est la préservation des droits fondamentaux de leur client. Selon eux, l’avis de recherche lancé à l’encontre de M. Cassy constitue une grave atteinte à sa liberté individuelle, à son honneur et à sa réputation. Ce cas soulève également des questions sur la manière dont la DCPJ gère les dossiers sensibles et les méthodes employées pour appréhender des individus dans le cadre d’enquêtes.

Par ailleurs, la défense insiste sur le fait que Nenel Cassy n’est pas un fugitif, et qu’il n’a en aucune manière cherché à fuir la justice. La manière dont cet avis de recherche a été diffusé a créé un environnement hostile, alimenté par les réseaux sociaux et d’autres plateformes de communication de masse, ce qui a exacerbé la situation et porté préjudice à son image.

À travers leurs démarches, les avocats de Nenel Cassy demandent une intervention rapide et une clarification des éléments ayant conduit à l’émission de l’avis de recherche. Ils plaident en faveur de l’application des principes de l’État de droit et de la démocratie, auxquels M. Cassy a consacré une grande partie de sa vie, notamment par son engagement politique en tant que Sénateur de la République.

Dans leur communication, ils ont également insisté sur le fait que leur client, en tant “qu’homme politique ayant sacrifié une part importante de sa vie privée pour la cause publique, a toujours été prêt à se soumettre à la justice, et ce, en toute transparence.”