Des défenseurs des droits humains dénoncent un complot pour ne pas faire le jour sur l’assassinat de Me Monferrier Dorval

Monferrier Dorval, batonnier assassine

Port-au-Prince, 21 octobre 2020- Pierre Espérance, directeur exécutif du RNDDH impute le cambriolage du parquet de Port-au-Prince ayant conduit à la disparition des pièces à conviction du dossier de l’assassinat de Me Monferrier Dorval à l’impunité érigée en système dans le pays.

Ceux qui commettent des crimes jouissent d’une si grande impunité garantie, dit-il, par leurs connections au plus haut niveau de l’Etat, que ces derniers se croient autorisés de commettre des forfaits sans s’inquiéter, indique M. Espérance.

Selon lui, il s’agit d’un complot pour disparaitre toutes les preuves relatives aux auteurs intellectuels du crime afin que justice ne soit jamais rendue à Me Dorval. ‘’Il s’agit d’un crime d’Etat et les commanditaires sont situés au sommet de l’Etat, ils feront tout pour aboutir à une parodie de procès où ce sont les auteurs matériels qui seront jugés, soutient-il.’’

Le défenseur des droits humains souligne que le traitement du dossier de l’assassinat de Me Dorval rappelle étrangement celui de Jean Dominique assassiné, vingt (20) ans de cela sur la cour de sa station de radio, à Delmas. ‘’Des témoins clés ont été assassinés et des preuves disparues de la même manière que cela se passe dans l’affaire Monferrier Dorval. Jusqu’à présent, on attend toujours que la lumière soit faite sur ce crime, précise-t-il.’’

Pierre Espérance déplore que le président Jovenel Moise n’ait toujours pas donné suite aux requêtes des associations de barreaux de 47 pays qui souhaitent qu’une commission indépendante internationale participe à l’enquête sur l’exécution de Me Dorval.

Alermy Pierrevilus, dirigeant de la plateforme des organisations haïtiennes de défense des droits humains (POHDH) qualifie de légèreté extrêmement grave, le cambriolage et la disparition des corps du délit du dossier de Me Dorval.

Selon lui, le bâtonnier défunt, a été assassiné une nouvelle fois et que cet acte est imputable a l’institutionnalisation de l’impunité dans le pays.

Ce qui s’est passé, souligne la nécessité, selon lui, de renforcer la vigilance autour de ce dossier pour que justice soit rendue à Monferrier Dorval. Il propose la réaction d’une commission de vigilance nationale pour s’assurer que l’instruction du dossier se déroule dans les meilleures conditions possibles afin que l’impunité ne triomphe pas dans le cadre de cette affaire.

Alermy Pierrevilus souhaite que le doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince, le commissaire du gouvernement et le greffier en chef du parquet fournissent des explications sur ces cas de cambriolage et de disparition de corps du délit à répétition au niveau dudit parquet.

Le commissaire du gouvernement a.i de Port-au-Prince, Me Gabriel Ducarmel a démenti en début de semaine que le greffe du parquet a été cambriolé.