Banditisme foncier dans le Nord-Est : Des proches du pouvoir en place accusés à nouveau de déposer des paysans de leurs terres

Manifestation de paysans a Fort-Liberte

Fort-Liberté, 29 septembre 2020- Des paysans de la troisième section communale de ‘’Savann Olet,’’ localité Prévoyance, commune de Ouanaminthe, ont manifesté lundi devant le parquet du Tribunal de Première Instance de Fort-Liberté (Nord-Est) pour dénoncer le comportement des proches du pouvoir en place qui leur ont dépossédé, manu militari, de leurs terres.

Ils ont manifesté pour exiger justice et réparation pour leurs plantations, leurs maisons, leurs églises et leur bétail détruits lors de la prise de six-cent soixante trois (663) hectares de terre en 2014, reçu en don par leurs grands-parents de l’Etat haïtien après le massacre des haïtiens de 1937 en République Dominicaine.

Soutenus dans leur démarche par ‘’Kodinasyon Rezistans kont Dappiyan sou tee Peyizan No ak Nodes, les paysans protestataires ont pointé du doigt, la famille présidentielle, certains élus du département et hauts fonctionnaires publics qui seraient impliqués dans ces opérations de dépossession de terre dans le Nord-Est.

Des paysans de la première section communale du bas-Maribaou, dans la localité Casimir, la prise de quarante-trois (43) hectares de terre sur ordre de l’ancien commissaire du gouvernement Hérode Bien-Aimé. Ces paysans avaient obtenu cette portion de terre qu’ils occupent depuis 1937, de l’Etat haïtien comme don pour faire de l’agriculture et de l’élevage.

Plusieurs paysans seraient dans le marquis après que l’ancien commissaire Hérode Bien-Aimé eut lancé des mandats d’arrêt à leur encontre.

Selon une note de l’Institution national pour la Reforme Agraire (INARA), ‘’la grande propriété de Prévoyance/Ouanaminthe qui fut accordée au sieur Gerald par jugement du tribunal civil de première instance de Fort-Liberté relève du domaine privé de l’Etat. Les titres de propriété de Gerald seraient faux. La propriété n’est pas une propriété privée. Cette terre de plus de trois-cents (300) hectares sera remise à l’Etat et aux paysans victimes de déguerpissement.’’