Trump signe un décret mettant fin aux droits de négociation collective pour de nombreux travailleurs fédéraux…

Donald J Trump, president des Etats-Unis...

WASHINGTON, vendredi 28 mars 2025Le président Donald Trump a pris jeudi soir l’une de ses décisions les plus significatives contre les syndicats des employés fédéraux en signant un décret visant à mettre fin à la négociation collective pour les travailleurs dont les fonctions concernent la sécurité nationale.

Cette mesure s’applique à de nombreux employés d’agences fédérales, notamment les départements d’État, de la Défense, de la Justice et de la Santé et des Services sociaux. Elle concerne également les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), la Commission fédérale des communications (FCC) et l’Agence américaine de l’immigration et des douanes (ICE).

Dans une fiche d’information publiée par la Maison-Blanche, il est indiqué que « le président a besoin d’une fonction publique réactive et responsable pour protéger notre sécurité nationale ».

Le décret vise à contrer les syndicats fédéraux qui, selon la Maison-Blanche, ont « déclaré la guerre à l’agenda du président Trump ». Le document mentionne que le plus grand syndicat, la Fédération américaine des employés gouvernementaux (AFGE), a déposé de nombreux recours pour bloquer les politiques de Trump.

« Le président Trump refuse de laisser l’obstruction syndicale interférer avec ses efforts pour protéger les Américains et nos intérêts nationaux », affirme la fiche d’information, précisant que cette décision repose sur l’autorité conférée par la loi de réforme de la fonction publique de 1978.

Une directive publiée jeudi par l’Office de gestion du personnel indique que les agences concernées par le décret ne sont désormais plus tenues de négocier avec les syndicats fédéraux. Elle précise également que ces agences peuvent procéder aux réductions de personnel à grande échelle, comme Trump l’avait ordonné précédemment, sans tenir compte des accords de négociation collective supprimés. De même, toute restriction procédurale sur le retour en présentiel des employés sera levée après l’annulation de ces accords.

L’AFGE, qui représente plus de 800 000 employés, a condamné cette décision dans un communiqué jeudi soir, soulignant qu’elle affecte les droits de négociation collective de plus d’un million de fonctionnaires fédéraux.

« Le dernier décret du président Trump est une attaque honteuse et revancharde contre les droits de centaines de milliers de fonctionnaires américains patriotes — dont près d’un tiers sont des vétérans — simplement parce qu’ils appartiennent à un syndicat qui s’oppose à ses politiques néfastes », a déclaré Everett Kelley, président national de l’AFGE.

« L’AFGE prépare une action en justice immédiate et se battra sans relâche pour protéger nos droits, nos membres et tous les travailleurs américains contre ces attaques sans précédent », a ajouté Kelley.

Depuis son arrivée au pouvoir, Trump a cherché à remodeler la fonction publique fédérale. L’une de ses premières décisions a été de mettre fin au télétravail pour les employés gouvernementaux, en fournissant aux agences des directives sur la manière d’outrepasser les accords syndicaux en matière de travail à distance.

Plus tôt ce mois-ci, le département de la Sécurité intérieure a annoncé l’annulation de l’accord de négociation collective couvrant des dizaines de milliers d’agents de sécurité dans les aéroports.

Les syndicats fédéraux ont riposté en intentant plusieurs poursuites devant les tribunaux fédéraux, certaines ayant temporairement bloqué les réformes de Trump. Parmi les décisions judiciaires notables, des plaintes déposées par l’AFGE et d’autres syndicats ont permis d’empêcher le licenciement de dizaines de milliers de travailleurs en période d’essai dans certaines agences fédérales et d’interdire au Département de l’efficacité gouvernementale, dirigé par Elon Musk, d’accéder à des données sensibles de la Sécurité sociale.